Mauritanie. Aziz: "Je ne peux pas dire si la menace djihadiste est définitivement écartée"

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Le 13/12/2016 à 18h29, mis à jour le 13/12/2016 à 19h23

Dans un entretien accordé à un quotidien français, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, livre le bilan sécuritaire de son régime et réitère sa détermination à respecter la Constitution, en ne briguant pas un troisième mandat.

Après une série d’attentats sanglants et d’enlèvements d'Occidentaux entre 2004 et 2011, le dernier acte terroriste perpétré sur le territoire mauritanien remonte au 11 décembre 2011.

A la question de savoir si après une longue accalmie, la menace djihadiste est définitivement écartée, Mohamed Ould Abdel Aziz explique: «Je ne peux pas le dire. Les questions de sécurité sont très fluctuantes. Mais les résultats que nous avons obtenus sont le fruit d’efforts intenses entrepris depuis 2008 et nous poursuivons sur notre lancée. A l’origine, nous avons souffert du délabrement de l’armée et de nos services de sécurité. Il a fallu les refonder pour les adapter à la nouvelle mission de lutte contre le terrorisme. Nous avons également combattu l’extrémisme pour couper les liens entre les terroristes basés à l’extérieur de notre territoire et les gens, ici, qui auraient pu être tentés de les rejoindre.

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Il nous a fallu désensibiliser ces jeunes lancés dans l’extrémisme, arrivés là souvent par désœuvrement. D’où le volet économique de notre action».

La désensibilisation évoquée par le chef de l'Etat mauritanien est une approche à travers laquelle les spécialistes des sciences islamiques, sous le couvert du gouvernement, ont engagé un dialogue avec plusieurs dizaines de détenus poursuivis pour des faits liés au terrorisme.

Dans le même entretien, Mohamed Ould Abdel Aziz soutient «qu’il respectera la Constitution qui lui interdit de se présenter à la prochaine élection présidentielle», prévue en 2019.

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Le chef de l’Etat mauritanien est arrivé au pouvoir le 6 août 2008 à la faveur d’un putsch. Il a été élu dès le premier tour d’un scrutin présidentiel organisé le 18 juin 2009, sous la vive contestation de ses principaux adversaires dénonçant «une fraude massive». Mohamed Ould Abdel Aziz a été réélu le 21 juin 2014 au terme d’un scrutin boycotté par l’opposition historique.

Les articles 26, 28 et 99 de la Constitution mauritanienne de juillet 1991, révisée par voie référendaire le 19 juin 2006, verrouillent à deux (2) le nombre de mandats du président de la République, histoire de graver le principe de l’alternance dans le marbre.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 13/12/2016 à 18h29, mis à jour le 13/12/2016 à 19h23