Cette délégation dirigée par la malienne Soyata Maiga, vice-présidente de la commission, arrive dans la capitale mauritanienne dans un contexte marqué par des allégations et des dénonciations d’actes de torture. Ces faits ont dominé les débats à l’occasion du procès en première instance et en appel d’une quinzaine de militants issus des rangs de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (Ira) respectivement au mois d’août et novembre 2016.
La cour criminelle et la cour d’appel de Nouadhibou, siégeant en audience foraine dans la ville de Zouerate (Nord), n’ont pas donné suite aux plaintes des avocats des prévenus contre les présumés tortionnaires.
Cela, en dépit de l’adoption récente par les autorités mauritaniennes d’un mécanisme interne de lutte contre la torture et de la ratification en 2012, d’une convention internationale à la lutte contre la torture et les traitements inhumains, cruels et dégradants.
Finalement, un collectif d’avocats français constitués en faveur des militants antiesclavagistes mauritaniens a déposé une plainte auprès du Tribunal de Grande instance de Paris contre de hautes personnalités mauritanienne.
Depuis son arrivée à Nouakchott, la délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADH) a eu une série d’entretiens avec le Premier ministre mauritanien, Yahya Ould Hademine, les ministres de la Justice et de l’Intérieur, ainsi qu’avec le commissaire aux Droits de l’homme.
Des rencontres à l’occasion desquelles les responsables gouvernementaux «ont exposé les réalisations en matière de promotion des droits humains dans tous les domaines, accomplies par la Mauritanie au cours des dernières années», selon l’Agence mauritanienne d’information (AMI).
Pendant sa présence à Nouakchott, la mission de la CADHP rencontrera également les acteurs des organisations de la société civile.
Il convient de rappeler que la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), créée en 1986, siège à Banjul (Gambie). Elle a pour mandat d’assurer la promotion et la protection des droits de l’homme et des peuples et d’interpréter la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme (CADH).