Mauritanie-CEDEAO: l’accord d’association, une étape vers la réintégration

Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie, avec Marcel Alain de Souza, président de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie, avec Marcel Alain de Souza, président de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).. DR

Le 09/05/2017 à 16h56

La Mauritanie compte t-elle réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Beaucoup voient, dans la signature de l’accord d’Association, une étape vers une intégration totale suite à l’échec de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

Kiosque le360 Afrique: La Mauritanie se dirige-t-elle vers la réintégration à la CEDEAO? Cette question taraude nombre de Mauritaniens depuis quelques années, et surtout, plus récemment, depuis l’annonce par le Maroc de son intention d’adhérer à la CEDEAO.

Pour la Mauritanie, membre fondateur de la CEDEAO, le 28 mai 1975 à Lagos (Nigéria), avant de la quitter ele 26 décembre 1999 suite à la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en 1989, plusieurs signes montrent que le pays essaye de nouveau de se rapprocher de cet espace économique de plus de 320 millions de consommateurs.

Selon le mensuel ”Les Mauritanies”, «le remariage entre la Mauritanie et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest se profile à l’horizon. Au-delà de l’accord d’association paraphé entre les deux parties, vendredi 5 mai à Nouakchott, il est question d’un rapprochement plus politique, voire d’une ré-adhésion».

Toutefois, les autorités mauritaniennes semblent tergiverser quant à la solution à adopter pour se rapprocher de nouveau de cette communauté dont elle a été fondatrice.

Ainsi, et alors que les opérateurs économiques et certains hommes politiques soulignent ouvertement la nécessité de réintégrer la CEDEAO, le pouvoir, conscient de l’importance de cette région pour le pays, ne serait-ce du fait de l’importance de la communauté d’hommes d’affaires mauritaniens vivant dans cet espace, a opté pour un retour en douce avec l’accord d’association.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la signature récente d’une convention qui «vise essentiellement à promouvoir la coopération multi-sectorielle à travers la mise en œuvre de certaines mesures incitatives, notamment la libre circulation des personnes, biens et services, l’application d’un tarif extérieur commun (TEC) et une politique commerciale commune», souligne le mensuel.

Si, comme l'écrit ce média, «aucune explication n’est fournie à ce retrait unilatéral d’un pays géographiquement ouest-africain et dont une forte composante se réclame des mêmes ensembles culturels et linguistiques que les pays de la région», plusieurs facteurs militent aujourd’hui pour ce retour.

Outre la situation moribonde de l’UMA, l’importance du marché de la CEDEAO avec 320 millions de consommateurs, la demande d’adhésion du Maroc au sein de cet espace aussi pousse la Mauritanie à vouloir consolider son positionnement au niveau de cette région. A cela il faut ajouter que «la lutte contre le terrorisme dans le cadre du G5 Sahel l’enjoint à élever son niveau de coopération avec les 15 Etats membres» de la CEDEAO.

Enfin, conclut ”Les Mauritanies”, «cette thèse est soutenue par bons nombres d’économistes mauritaniens qui pensent que le pays gagnerait à réintégrer la CEDEAO, plus intéressante que l’UMA où le volume des échanges intra-régionaux peine à atteindre les %».

Bref, l’accord d’association risque de n’être qu’une étape vers une intégration totale dans l’espace CEDEAO, surtout si la demande d’adhésion du Maroc est actée par les dirigeants de la région lors de leur réunion du 3 juin prochain à Monrovia, au Libéria.

Par Karim Zeidane
Le 09/05/2017 à 16h56