Mauritanie: libération du sénateur Ould Ghadda

Le 18/05/2017 à 13h11

Le sénateur Mohamed Ould Ghadda, principal animateur de la fronde des sages contre le projet de révision constitutionnelle en Mauritanie, a été libérée. Il bénéficie d'une intervention du Sénat sur la base de l'article 50 de la constitution.

Les poursuites judiciaires contre le sénateur Mohamed Ould Ghadda sont suspendues, et ce dernier retrouve la liberté, annonce un communiqué du Parquet général, rendu public mercredi soir.

La libération de cet élu, détenu à la prison de Rosso (200 kilomètres au Sud de Nouakchott) à la suite d’un accident mortel de circulation qui a fait 2 victimes, survenu jeudi dernier, est le résultat d’une injonction du ministère de la Justice adressée au parquet général.

Le département de la Justice avait été saisi par le Sénat qui a décidé d’arrêter les poursuites contre un de ses membres conformément à l’article 50 de la constitution.

La demande de la chambre haute du parlement «se fonde sur les dispositions de l’article 50 de la constitution mauritanienne, qui lui donne la faculté de suspendre des poursuites engagées contre un de ses membres et de mettre provisoirement fin à sa détention. Conformément à l’article 27 du Code de procédure pénale (CPP), le parquet général a saisi la chambre criminelle du tribunal de Rosso pour une main levée du mandat-de dépôt du prévenu Mohamed Ould Ghadda».

Ce sénateur est un farouche opposant à la réforme constitutionnelle proposée et défendue par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Son placement en détention préventive, suivant la procédure du flagrant délit, avait été fortement contesté par la défense, suscitant une forte mobilisation de ses camarades du Sénat et une vive polémique au sein de la classe politique.

Plus grave encore, cette affaire a creusé la césure au sein de la majorité présidentielle jusque dans les rangs des députés, qui ont largement approuvé le projet de révision constitutionnelle en mars dernier.

En effet, plusieurs membres de la chambre basse du parlement ont signé, mercredi, une pétition exigeant une libération immédiate du sénateur.

Du coup, pour éviter une plus grande fissure au sein de la majorité, l'option de libérer le sénateur était annoncée par certains médias la veille de sa libération. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/05/2017 à 13h11