Mauritanie: Aziz en mode auto satisfaction après le référendum

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Le 09/08/2017 à 19h33

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, est en mode auto satisfaction après le référendum constitutionnel du samedi 05 août. Pour sa part, l'opposition estime que l'organisation a été marquée par la fraude la plus massive de l'histoire du pays, malgré son boycott.

En visite au siège de la Fédération de football de la République islamique de Mauritanie (FFRIM) mercredi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz, a exprimé sa grande satisfaction par rapport au déroulement du référendum du samedi 05 août dernier, événement qu’il a présenté comme un grand succès.

«Le climat dans lequel s’est déroulé cette consultation marque le degré de maturité du peuple mauritanien, qui à travers un "Oui", libre, massif et transparent, s’est prononcé en faveur des conclusions du Dialogue national inclusif (DNI)". 

Pour le chef de l’Etat "ce vote à plus de 85% favorables au projet de révision constitutionnelle, illustre le niveau élevé d’éveil du peuple depuis son adhésion au changement du 18 juillet 2009".

Cette date marque l’organisation d’une élection présidentielle anticipée après le putsch du 06 août 2008, perpétré par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Par ailleurs, le président mauritanien a saisi l’opportunité de cette visite pour réitérer ses attaques contre l’opposition ayant boycotté le scrutin de samedi dernier.

Ce discours en mode auto satisfaction n’est pas un sentiment partagé par de nombreux mauritaniens. Car, sur une population de plus 4 millions d’habitants et un fichier électoral comptant près de 1,4 million d’inscrits, le «Oui» n'a enregistré au cours de cette opération qu'un peu plus de 584 000 votes, pour un taux de participation de 85,63%, selon des données officielles communiquées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Cela au moment où l’opposition et de nombreux témoins dénoncent «des cas de fraudes massives jamais enregistrées même sous le règne de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya».

Pour rappel, la révision consttutionnelle porte sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux et la modification des symboles nationaux (drapeau et hymne).

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 09/08/2017 à 19h33