Nouakchott justifie le refus de visas aux militants américains des droits civiques

Mohamed ould Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie.

Mohamed ould Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie. . DR

Le 10/09/2017 à 15h28, mis à jour le 11/09/2017 à 08h14

Le gouvernement mauritanien s'explique et se justifie après avoir refusé les visas aux membres d'une délégation de militants des droits civiques en mission au profit de l'ONG "Rainbow Push", dont le siège se trouve à Chicago.

Des militants américains des droits civiques devaient séjourner en Mauritanie du 8 au 15 septembre pour rencontrer l’ambassadeur des Etats-Unis, les autorités gouvernementales et les responsables des organisations de la société civile afin de mesurer les progrès dans la mise des différentes mesures visant à éradiquer les séquelles de l’esclavage.

Le ministre mauritanien de la Culture et de l’artisanat, Mohamed Lemine Ould Cheikh, porte-parole du gouvernement, cité par l’AFP, affirme: «Nous avons informé l’ambassade américaine, qui nous a transmis le programme de la visite de cette délégation, qu’il ne lui sera pas accordé de visas d’entrée en Mauritanie en raison de son programme que nous jugeons contraire aux lois mauritaniennes. La question de la lutte contre l’esclavage concerne tous les Mauritaniens qui doivent être associés au débat, car nos lois rejettent le communautarisme, l’ethnicisme et œuvrent pour l’unité, la solidité des rapports entre toutes les communautés nationales. C’est pourquoi nous avons refusé de recevoir cette délégation».

Pour sa part, l’ambassade US en Mauritanie a déploré la décision des autorités de Nouakchott en rappelant que le programme de la visite de la délégation des militants de droits civiques prévoyait prioritairement des rencontres avec les autorités gouvernementales.

Elle devait surtout permettre d’évaluer les progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre d’une série de mesures visant l’éradication des séquelles de l’esclavage. Des exemples positifs de nature à inspirer des combats futurs au niveau international.

Malgré une législation abondante visant l’éradication de ces séquelles, la pratique séculaire de l’esclavage reste un véritable sujet polémique entre les autorités mauritaniennes et les organisations abolitionnistes.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 10/09/2017 à 15h28, mis à jour le 11/09/2017 à 08h14