Les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies entament ce jeudi une mini-tournée dans les États du G5 Sahel par Bamako (Mali), avant de mettre le cap sur Nouakchott (vendredi) et Ouagadougou (Burkina Faso) un peu plus tard.
L’objectif de cette mission est «d’évaluer les avancées enregistrées et les besoins dans le cadre du processus d’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel en vue de dégager la meilleure formule suivant laquelle l’ONU pourrait apporter son assistance à la mise en place de cette brigade de 5.000 hommes, dédiée à la lutte contre le terrorisme», explique une source diplomatique dans la capitale mauritanienne.
Le gouvernement américain et ses alliés anglais s'opposent à l'idée d'une couverture du déploiement de la force par le chapitre 7 de l’Organisation, qui autoriserait l’usage de la force avec des conséquences financières obligatoires pour l’organisation.
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Ainsi, lors d’une réunion des chefs du G5 Sahel le 18 septembre dernier, en présence du président en exercice de l’Union Africaine, Alpha Condé, du président français Emmanuel Macron et du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la représentation de Washington s’était limitée à un fonctionnaire du département chargé des affaires intérieures.
Ce qui montre le peu d’importance que l’administration Trump accorde à la mise en place de cette nouvelle force, qui est ainsi clairement plombée par le nerf de la guerre.
Les pays du G5 Sahel sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, tous issus du pré carré de la France, ancienne puissance coloniale, qui entretient une importante présence militaire au niveau de la région dans le cadre du combat contre le terrorisme grâce au dispositif «Barkhane».
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La tournée des ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité s’explique par le fait que c'est Paris qui assure actuellement la présidence de cette instance. Du coup, elle cherche des voies et formules alternatives pour contourner le refus américain et trouver des sources de financement pour la force du G5 Sahel, selon les observations concordantes de nombreux analystes.
Pour rappel, une enveloppe de 450 millions d’euros est nécessaire à l’opérationnalisation de cette force. Outre les engagements des 5 pays membres de l'organisation de contribuer à hauteur de 50 milions d'euros, l'Union européenne s'est engagée à mettre sur la table 50 millions d’euros et la France 8 millions d’euros sous forme de matériel de guerre.
C'est dire que le compte est loin d'être bon. Partant, une conférence des donateurs est prévue avant la fin de l’année afin de rendre la Force G5 Sahel opérationnelle.