En Mauritanie, pas encore de réaction officielle et publique après la décision du président américain Donald Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, reconnaissant de fait la ville comme capitale d’Israël. Une démarche en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le silence des autorités mauritaniennes tranche avec les réactions de la presse et de la classe politique, lesquelles condamnent sans réserve ce geste qui concrétise la promesse électorale de Trump.
Des partis politiques, à l’image de l’Union pour la république (UPR), principale formation de la majorité et l’Union des forces de progrès (UFP), ont vivement condamné «une décision irresponsable qui porte atteinte aux droits légitimes du peuple de Palestine et viole la légalité internationale».
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Ainsi, aux yeux de nombreux Mauritaniens, Donald Trump apparait comme un parfait adepte de la théorie de l’isolationnisme, dont l’horizon s’arrête aux frontières américaines. Une attitude qui aura de graves conséquences sur la situation sécuritaire et la stabilité au Moyen-Orient, et qui portera à coup sûr un coup fatal à un processus de paix grandement affaibli.
Illustration avec cette réaction d’Omar Ould Moctar, directeur de publication du quotidien L’Authentique, qui condamne «la démarche d’un dirigeant dont la mentalité, la logique et les calculs sont aux antipodes de la nécessaire coexistence pacifique entre les peuples arabes et juifs de la région».
Ton identique chez Dia Cheikh Tidiane, directeur de publication du Rénovateur quotidien, qui relève «le comportement très peu diplomatique d’un homme dont la vision et la politique sont faussées par une méconnaissance totale du monde extérieur. Une ignorance qui explique le fait qu’il souffle sur les braises du vieux conflit du Moyen-Orient».
Par ailleurs, plusieurs observateurs relèvent que l’attitude de Washington aura également pour effet de gêner ses alliés régionaux, les régimes arabes modérés et de renforcer le courant radical au Moyen-Orient, créant les conditions favorables à une troisième «Intifada».