La Mauritanie vient de convoquer l'ambassadeur iranien à Nouakchott, Mohamed El Amrani, suite aux actes de prosélytisme menés par la représentation diplomatique. Il s'agit là d'un véritable rappel à l'ordre concernant "toute activité menée par l’ambassade ou toute autre partie liée à elle, destinée à toucher au fondement du rite malékite ou la doctrine adoptée par le peuple mauritanien", informe le site mauritanien Sahara Media.
Nouakchott n'a pas tardé à prendre des mesures avec effet immédiat. L'imam de la mosquée "d'El Moujemaa de l'imam Ali" a été destitué et remplacé par un d'obédience sunnite. Ledit lieu de culte a été également placé sous l'autorité du ministère des Affaires islamiques et de l'enseignement originel.
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Il convient de noter que cette mosquée située dans la capitale mauritanienne a été construite et est géré par une association mise en place par les autorités iraniennes, en l'occurrence "Ahl El Beit". Sa vocation première est de recruter des étudiants auxquels des bourses sont accordées pour poursuivre leurs études en Iran, faisant d'eux des chiites potentiels, notamment après le retour en Mauritanie.
L'ambassadeur iranien a été sommé d'arrêter illico presto de tels agissements jugés inacceptables par le chef de la diplomatie mauritanienne et nuisant à l'unité et à la cohésion sociale mauritanienne.
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Ce n'est pas la première fois que Nouakchott montre son inquiétude vis-à-vis de l'ingérence des autorités iraniennes dans la vie politique ou sociale du pays. Aussi avaient-elles "pris des mesures fermes à l’encontre des partis politiques et autres institutions liés à l’Iran ou à Hezbollah, et interdit toutes les activités de soutien au parti sur le territoire mauritanien", informe la même source.
Actuellement, la représentation diplomatique mauritanienne à Téhéran fonctionne avec un personnel réduit, depuis la décision prise il y a quelques années de cela. La Mauritanie n'a qu'un chargé d'affaires sur place. Elle n'a cessé de dénoncer "les interventions iraniennes dans les affaires intérieures des pays arabes", explique Sahara Media.