Une dynamique de rapprochement traverse la mouvance nationaliste négro-africaine de Mauritanie à quelques semaines d’élections législatives, régionales et municipales, prévues le 1er septembre prochain.
Illustration, avec cette déclaration conjointe de l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la réconciliation (AJD/MR) et des Forces progressistes pour le changement (FPC), un parti politique et un mouvement, annonçant, une rencontre entre les dirigeants des deux entités.
Ce document, publié ce samedi, annonce que «suite à une médiation de bonnes volontés, les camarades Ibrahima Sarr, président de AJD/MR, et Samba Thiam, président des FPC, se sont rencontrés à Nouakchott le 18 juillet 2018. L’entretien franc et direct, a permis aux deux leaders de revenir sur l’essentiel des contentieux et des malentendus, qui continuent d’entraver le rapprochement de leurs partis. Ils ont reconnu que des questions de simples divergences stratégiques les opposant ont pu donner lieu à des surenchères contreproductives».
Par ailleurs, au cours de cette rencontre «le président Samba Thiam a exprimé ses regrets pour des dérapages assumés de son camp. Les deux présidents ont convenu, dans un esprit de dépassement, et pour répondre aux vœux d’une unité, maintes fois réitérés par leurs bases, de s’investir dans une dynamique de réconciliation et de partenariat».
Ibrahima Moctar Sarr et Samba Thiam sont parmi les personnalités ayant fondé les Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM-Canal historique) au mois d’août 1983. Ils ont été des compagnons d’infortune pendant leur détention à la célèbre prison de Oualata (Est du pays).
Ce lieu a été témoin de la mort de nombreux prisonniers politiques militants de la mouvance nationaliste noire, parmi lesquels des anciens militaires condamnés pour complot. Ces événements ont été enregistrés pendant les années 1987-1988, sous le régime de Maaouya ould Sid’Ahmed Taya. Par ailleurs, Ibrahima Moctar Sarr a été candidat à l’élection présidentielle mauritanienne de mars 2007.
Pour sa part, Samba Thiam est rentré en Mauritanie en 2013, après une trentaine d’années d’exil. Son mouvement, les Forces progressistes pour le changement (FPC), se heurte à un refus de reconnaissance de l’administration en tant que parti politique depuis plus de 3 années.
Quant aux FLAM originelles, elles ont éclaté en plusieurs groupes antagonistes, dont les différents segments ne ratent jamais une occasion de se tirer dessus, ne serait-ce que pour continuer à «exister» dans les médias. Reste la question des éventuels dividendes électoraux de ce rapprochement dans certaines localités de la vallée et dans le jeu des alliances en perspective de ballotage pour d’hypothèques seconds tours.