La défense de Biram ould Dah ould Abeid, leader de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-ONG antiesclavagiste) dénonce «un harcèlement politico-judiciaire» contre son client, dans une déclaration rendue publique.
Le dirigeant de l’ONG antiesclavagiste a été arrêté et placé en garde à vue mardi, dans un commissariat de police de la banlieue Sud de Nouakchott (Riad).
Les avocats de la défense alertent la communauté et les institutions internationales dans la perspective probable d’un placement en détention provisoire de leur client.
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La déclaration rappelle l’envergure du personnage, «l’un des acteurs les plus éminents de la société civile» en Mauritanie, au niveau africain et international, ayant reçu le prix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme (en 2013), candidat à l’élection présidentielle de 2014.
La défense affirme que le leader antiesclavagiste est dans l’état d’esprit d’une personnalité «souhaitant incarner une alternance possible au président Mohamed ould Abdel Aziz, qui poursuit une politique obstinée de prédation des ressources publiques et son corolaire, la maltraitance de toutes les voix dissidentes, y compris les élus au sénat, tels que Mohamed ould Ghadda».
Par ailleurs, le collectif revient sur la position du Groupe de travail de l’ONU relatif à la détention arbitraire, issu du Conseil des droits de l’homme.
La déclaration rappelle que les experts onusiens ont constaté «le caractère arbitraire» des mesures de privation de liberté «frappant ces deux (2) opposants» et invité les autorités mauritaniennes «à se mettre en conformité sans tarder avec les obligations internationales en matière de respect des droits humains».
Le collectif des avocats de la défense raille également «le cynisme avec lequel le président Mohamed Ould Abdel Aziz instrumentalise le thème de la lutte contre le terrorisme pour obtenir et, plus encore, acheter auprès de la communauté internationale, et notamment de la France, une forme de complaisance devenue un silence coupable».
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Cette déclaration est signée par maîtres Wialliam Bourdon et Georges Henry Beauthier, deux avocats qui défendent également les intérêts du banquier Mohamed ould Bouamatou, considéré comme l’un des opposants les plus farouches au pouvoir de Nouakchott.
Biram ould Dah ould Abeid est la tête de liste nationale d’une coalition SAWAB/Parti radical pour une action globale (RAG), une alliance entre une formation de la mouvance nationaliste arabe et une organisation antiesclavagiste, dans la perspective des élections législatives prévues le 1er septembre prochain.