Alger n'a pas caché sa colère contre le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA) qui soutenait la proposition du Maroc d'une rencontre bilatérale. Elle a alors demandé une rencontre extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. Nouakchott entre dans le débat en se proposant d'abriter ladite session.
Le gouvernement mauritanien l'a annoncé dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, rendu public samedi soir. Cette perche tendue à Alger pose la question principale de savoir si Nouakchott a compris pourquoi l'Algérie veut réunir les ministres des Affaires étrangères des pays membres. Car, tout est parti de l'offre marocaine d'un "dialogue direct et franc" avec son voisin algérien. Malheureusement, l'Algérie ne souhaite pas régler le blocage réel entre les deux pays, lequel blocage ne concerne en rien les trois autres membres de l'UMA, bien qu'il les impacte au plus haut point.
L’Union du Maghreb arabe (UMA) est une Communauté économique régionale (CER) composée de l’Algérie, de la Libye, du Maroc, de la Mauritanie et de la Tunisie, dont le fonctionnement est impitoyablement plombé par les querelles diplomatiques des pays membres. Mais tant que l'Algérie et le Maroc ne s'asseyent pas autour d'une table pour mettre à plat leurs différends, l'UMA ne sera qu'une coquille vide. Une session extraordinaire de ses ministres des Affaires étrangères n'y changera rien. Cela ne semble pas pris en compte par le gouvernement mauritanien.
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Dans son communiqué, Nouakchott affirme prendre cette initiative parce qu'elle est: "fidèle à son principe d’œuvrer au renforcement et à la consolidation des liens de fraternité, de complémentarité et d’intégration économique, dans un monde où les regroupements demeurent l’ultime voie pour surmonter les défis".
"La République Islamique de Mauritanie n’a cessé de réaffirmer, lors des rencontres arabes, continentales et internationales, son attachement à l’Union du Maghreb arabe (UMA)", affirme ledit document.
Toute la suite du document reste dans cette tonalité diplomatique certes, mais qui, sans le vouloir, fait bien le jeu d'Alger. Ainsi, le communiqué affirme que «la République Islamique de Mauritanie salue toutes les initiatives de nature à contribuer à la dynamisation des institutions du Maghreb arabe dans le but de satisfaire les attentes de ses fils, tout comme elle apporte son soutien à la convocation urgente d’une réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et souhaite l’accueillir dans les plus brefs délais».
Il faut notamment signaler que l'offre mauritanienne est divulguée 48 heures après la publication d’un communiqué du gouvernement algérien, invitant le secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe (UMA) à convoquer «dans les meilleurs délais une session des ministres des Affaires étrangères» de l’organisation. Mais la vraie urgence est de faire en sorte que le Maroc et l'Algérie s'assoient autour d'une même table afin de discuter de tout.