L’opposition mauritanienne s'est mise en ordre de bataille pour la prochaine élection présidentielle, dont les dates, selon la constitution, se situent entre avril et juillet 2019.
En fait, celle-ci devrait se dérouler au mois de juin, selon quelques confidences dignes de foi.
Ainsi, une vaste alliance, celle du Forum national pour la démocratie et l’Unité (FNDU), composé de partis politiques, d'organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendante, mais aussi de partis politiques tels que le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), la Convergence démocratique (CD), SAWAB et l’Union national pour l’alternance démocratique (UNAD), a saisi le gouvernement à travers un document dans lequel sont consignées une série de revendications, en perspective de l’échéance électorale qui se profile.
Lire aussi : Mauritanie: début des grandes manoeuvres en prélude à la présidentielle 2019
Le collectif de l’opposition réclame ainsi, entre autres, une refonte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), composée exclusivement des représentants de la majorité 'et de l’opposition dite "modérée") et un audit du fichier électoral.
Celui-ci est constitué de moins de 1,5 millions d’inscrits pour une population totale de 3,5 millions d’habitants, selon les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) effectué au milieu de l’année 2013.
Il faut également signaler cette sortie, dans la presse locale, du président en exercice du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), Mohamed ould Maouloud, au sujet de ce fichier électoral: «nous ne faisons pas confiance à la liste électorale, il faut la réviser», exige-t-il dans un entretien avec «RMI-Info».
Le même fichier a servi à l’organisation des élections législatives, régionales et municipales de septembre 2018.
Une opération qualifiée «de processus unilatéral» par le FNDU et ses alliés.
Lire aussi : Mauritanie. Présidentielle: l'opposition face au défi d'une candidature unique
Cependant, pour Mohamed ould Maouloud, un opposant qualifié d'"historique", "désormais le pays reprend espoir depuis que le président Mohamed ould Abdel Aziz a renoncé à l’aventure d'un troisième mandat, à travers une déclaration qui semble cette fois définitive. La Mauritanie respire un réel soulagement, on note un certain bouillonnement en perspective de la prochaine élection présidentielle. Pour le moment, globalement, l’opposition se cherche un candidat pour l’après Mohamed ould Abdel Aziz».
Le document de l’opposition soumis au gouvernement plaide également en faveur "d’un dialogue national inclusif pour un climat politique apaisé propice à l’organisation d’une élection présidentielle libre, démocratique et transparente".
Lire aussi : Mauritanie: les islamistes de Tawassoul listent leurs revendications pour la présidentielle de 2019
Sur le point précis d’une éventuelle concertation nationale avant la grande échéance électorale de 2019, la réponse est venue de la majorité présidentielle, qui est, en fait, totalement confondue avec le gouvernement.
Sidi Mohamed ould Maham, président de l’Union pour la république (UPR), principal parti de la majorité, également ministre de la Culture, de l’artisanat et porte-parole du gouvernement, écarte toute idée d'un dialogue national avant l'élection présidentielle.
Cependant, ould Maham estime que l’assemblée nationale offre un espace de débat à travers lequel toutes les questions relatives à la prochaine élection présidentielle pourraient être sereinement débattues.