Annoncée depuis plusieurs mois, la candidature à la présidentielle 2019 de Biram Dah ould Abeid, député et leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste, est désormais officielle depuis hier, lundi 25 mars, en fin d’après midi.
Le candidat a prononcé à cette occasion un discours-fleuve au cours d’un rassemblement populaire organisé dans l’ancienne maison des jeunes de Nouakchott.
Député, élu sur la liste «Sawab/RAG», une alliance bâtie autour d’un parti nationaliste arabe et le mouvement de la mouvance abolitionniste auquel l’administration refuse le récépissé nécessaire à la légalité de sa branche politique, Biram s’est, en conséquence, proclamé «candidat national indépendant».
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Le ton de son allocution se situe dans le registre d'une rupture radicale, sur la base d'un constat, celui de «la banalité sociale de la prévarication sur fond de favoritisme tribal, ethnique et relationnel, consacrant la prévalence de la fraude et du faux».
Biram a également dénoncé «l’institutionnalisation du racisme à tous les niveaux, la prééminence multidimensionnelle d’une composante au détriment de la collectivité nationale, l’épuration ethnique des années 1989-1991, point d’orgue d’une répression sans précédent (…)».
Au-delà de ces constats, le candidat désormais déclaré propose de redonner «un contenu aux principes d’une République dévoyée, clore le chapitre de l’impunité et de la préférence indue, éradiquer l’oppression léguée en héritage, mettre fin à l’impunité, procéder à un audit des ressources du pays et des avoirs de l’Etat», mais aussi de redonner ses lettres de noblesse à l’éducation, à travers la revalorisation d’une école publique appelée à servir de creuset dans une perspective de construction d’une véritable nation.
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Il s’agit, globalement, d’un projet de société prônant un pays au sein duquel tous les Mauritaniens seront des citoyens égaux.
Biram ould Dah ould Abeid a été récompensé par le prix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013, et il a déjà été un des candidats malheureux de l’élection présidentielle de juin 2014.
Plusieurs fois emprisonné pour ses idées, dans le cadre de son combat anti-esclavagiste, il devra, pour ce scrutin, affronter d'autres candidats qui se sont déjà officiellement annoncés pour le scrutin de juin 2019 en Mauritanie: Mohamed Cheikh Ahmed dit Ghazouani, général à la retraite, ancien ministre de la Défense, soutenu par la majorité actuelle et d'ores et déjà le grand favori, Sidi Mohamed ould Boubacar, ancien Premier ministre, soutenu par Tawassoul, principal parti de l’opposition (islamiste) et Khaled Bouya Abass, opérateur économique, candidat indépendant.