Mauritanie: la Coalition Vivre Ensemble prend acte «de la levée de l’état d’urgence»

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Le 18/07/2019 à 16h17, mis à jour le 18/07/2019 à 16h24

Après un scrutin présidentiel aux résultats contestés, et qui a provoqué une agitation rapidement étouffée dans l’œuf par un déploiement massif des forces de différents corps, dont l'armée, le gouvernement en place multiplie les signaux d’apaisement depuis quelques jours.

Ainsi, la Coalition Vivre Ensemble (CVE), issue de la mouvance nationaliste négro africaine qui a soutenu la candidature de Kane Hamidou Baba à l’occasion de l’élection présidentielle du 22 juin 2019, déclare «prendre acte de la levée de l’état d’urgence et de la libération de certains détenus politiques», à travers un communiqué rendu public jeudi.

Les forces armées et de sécurité avaient été massivement déployées dans certains quartiers de Nouakchott et les localités du sud de la Mauritanie, rappelle le communiqué de la CVE.

«Nous apprécions la mise en liberté provisoire de nos militants qui étaient détenus à Aleg depuis le 27 juin 2019, suite aux arrestations tous azimuts, corrélatives à la période post-électorale», peut-on lire dans la déclaration du jeudi.

Le document salue également «la libération de l’éminent journaliste Ahmedou ould Wedia» comme rentrant dans le cadre «de mesures de nature à contribuer à l’apaisement du climat politique» dans le pays et à l’instauration de rapports plus civilisés entre pouvoir et opposition.

Ahmedou ould Wedia est un journaliste de la chaîne privée «El Mourabitoune», actif au sein du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul/mouvance islamiste) et vice-président de SOS Esclaves-une ONG abolitionniste.

Le scrutin présidentiel du 22 juin 2019 en Mauritanie, rappelle-t-on, a été remporté dès le premier t.our par Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, candidat de la majorité et ancien chef d’état major. Des résultats contestés par 4 candidats de l’opposition.

S’exprimant vendredi dernier au cours d’un point de presse, Kane Hamidou Baba avait dénoncé «un hold-up électoral» et une «dérive ethno-raciale». Il avait conditionné toute participation de son camp au dialogue politique «à une levée de l’état d’urgence et à la libération des détenus».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/07/2019 à 16h17, mis à jour le 18/07/2019 à 16h24