D’abord larvée, puis de plus en plus ouverte au cours des derniers mois, la crise au sein de l’Union des Forces de Progrès (UFP), un parti de l’opposition historique, héritier du Mouvement National Démocratique (MND) des années 70, représentant la gauche mauritanienne, semble encore loin de connaître son épilogue.
Ainsi, après la version de Lô Gourmo Abdoul, vice-président de la formation, la députée Kadiata Malick Diallo, député ayant fortement marqué la législature des années 2006-2013, donne la thèse de la tendance favorable à Mustapha ould Bedredine, secrétaire général du parti.
Revenant sur les origines de la crise, l’élue invoque invoque dans cet entretien, réalisé avant sa suspension par le Comité permanent de l'UFP pour 3 mois, le boycott des élections législatives et municipales de novembre-décembre 2013, résultat de la stratégie du "Aziz dégage".
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Une option «aventuriste dans le contexte d’un rapport de force plutôt favorable au pouvoir en place» dont il n’était pas réaliste d’imaginer la perspective d’un départ ou même d’un changement de cap, suite à une pression de la rue, estime-t-elle.
La députée évoque également l’épisode des élections législatives de septembre 2018, à l’occasion desquelles elle avait accusé les partisans du président Mohamed ould Maouloud d’avoir écarté la candidature de Mustapha ould Bedredine, en dépit des soutiens dont celle-ci bénéficiait, en usant «de manipulation».
Kadiata Malick Diallo reparle également «la candidature suicidaire» de Mohamed ould Maouloud, leader du parti, lors de la dernière élection présidentielle, tenue le 22 juin 2019.
Enfin, pour sortir de la crise actuelle, la députée prône un exercice d’exorcisme, une vaste autocritique. Il faut, selon elle, essayer de décrypter les raisons à l’origine de l’effritement de l’électorat du parti et adopter une stratégie en vue de sa reconquête.