Mauritanie: l’UFP préoccupée par la dégradation de la situation au Sahel

Le 06/10/2019 à 17h22, mis à jour le 06/10/2019 à 17h24

La situation sécuritaire au Sahel se dégrade davantage. Une situation qui inquiète l’Union des Forces de Progrès (UFP), un parti de l’opposition historique en Mauritanie.

Dans un communiqué rendu public hier, samedi 5 octobre, le parti de l'opposition l'Union des Forces du Progrès «condamne le recours à la violence terroriste» dans la région sahélienne, et «s’inquiète de l’extension et de l’approfondissement de la crise sécuritaire au Sahel, suite à l’échec de la stratégie suivie dans la lutte contre les groupes Djihadistes armés», et invite les «Etats de la région à régler de façon juste les contradictions au sein de leurs peuples, à coopérer en vue d’assurer la paix et la sécurité à des sociétés menacées, en privilégiant une démarche endogène et intégrée».

​La région du Sahel enregistre en effet une multiplication des actes terroristes attribuées à une nébuleuse de mouvements, avec comme épicentre les territoires du Mali et du Burkina Faso.

La Mauritanie est membre du G5 Sahel, une organisation sous-régionale dédiée à la lutte contre le terrorisme, l’insécurité et la coordination des efforts de développement, aux côtés du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad. Et de fait, la nouvelle configuration géopolitique des pays de la zone sahélienne préoccupe l’UFP. 

Le Sahel, vaste zone de plus de 5 millions de kilomètres carrés avec une population d’environ 80 millions d’habitants, répartis à travers un ensemble de pays pauvres, en manque d'infrastructures et d'accès aux services sociaux de base, et aux frontières peu étanches, est en effet actuellement confronté à une spirale de violences, qui installent un sentiment d'insécurité auprès de ces habitants, et une certaine instabilité dans ces pays. 

Des incursions de groupuscules armés provoquent ainsi, à intervalles réguliers, de lourdes pertes au sein des armées de ces pays, tout particulièrement au Mali et au Burkina Faso. 

Cette situation, qui a tendance à s'aggraver, a pour résultat d'instaurer un climat de terreur et l'instrumentalisation des questions identitaires, ce qui pousse des communautés, qui ont pourtant quasiment toujours vécu paisiblement ensemble, à entrer dans une logique de conflits.

L’attaque terroriste la plus récente a été perpétrée au début de cette semaine, dans les localités de Mondoro et Boulekessi (proches de la frontière du Burkina Faso), avec, selon un bilan officiel, 38 morts et 50 portés disparus dans les rangs des Forces Armées du Mali (FAMA).

Cet épisode a été la cause d'une vive colère des militaires du camp de Djicoroni paras (près de Bamako) et de Kati (une localité proche de la capitale malienne).

A l’origine des violences qui agitent le Sahel depuis quelques années, des groupuscules islamistes armés, tels Ansar Dine, le Front du Macina, Al Mourabitone, Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Ansarul Islam et l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS).

Cette nébuleuse, qui semble avoir constitué «son propre G5 Sahel» pour reprendre la formule d’un ancien rebelle du Nord Mali -à travers le regroupement de ces différentes entités, échangerait en ce moment même des combattants dans le but de perpétrer des attaques de plus en meurtrières dans la zone frontalière entre le Mali et le Burkina Faso.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 06/10/2019 à 17h22, mis à jour le 06/10/2019 à 17h24