La récente sortie de Mohamed ould Abdel Aziz, à travers l’hebdomadaire «Jeune Afrique», continue de susciter des réactions. L'ex-président mauritanien (2008/2019) réduit ainsi ses déboires judiciaires, pour corruption présumée et diverses autres infractions, à un vulgaire règlement de comptes politiques avec le nouveau régime de Nouakchott, et accuse de corruption les députés qui ont adopté la résolution à l’origine des poursuites.
Le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP/opposition) note que «la dernière sortie de l’ancien président Mohamed Abdel Aziz a quelque chose de très particulier, dans la mesure où il accepte de répondre aux accusations» et ne s’accroche plus à l’article 93 de la constitution, censé lui garantir l’impunité.
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Mais, au-delà de cette remarque préliminaire, poursuit l’opposant, «il porte des accusations de corruption contre les députés» à travers des allégations d'après lesquelles ils auraient touché de l’argent pour adopter le texte validant la constitution de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) dont les conclusions lui valent actuellement des poursuites pour une série d’infractions et le placement sous un contrôle judiciaire serré.
Pour le vice-président de l’UFP et membre du collectif des avocats de l’Etat, constitué partie civile dans l’affaire contre Mohamed ould Abdel Aziz,12 anciens hauts responsables de son régime et membres du cercle familial, «soit ces allégations aggravées» par le registre de langage d’un ancien président de la République, devenu simple citoyen, affirmant connaître les personnes cibles, sont étayées par des preuves et «dans ce cas, elles doivent entraîner la dissolution de l’institution devenue illégitime et l’organisation de nouvelles élections.
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Soient elles son fausses, diffamatoires et la conséquence serait forcément des suites judiciaires pour laver l’honneur de l’assemblée nationale. Dans tous les cas, Il faut absolument une enquête sérieuse» face à un discours sans équivoque avec une imputation précise portant sur un chiffre.
Bowa Bâ, qui se présente comme un citoyen ordinaire, désapprouve le traitement infligé à l’ancien président de la République dont «l’action a permis la consolidation du système démocratique dans le pays à travers un fait inédit en Afrique: un militaire qui quitte le pouvoir au terme constitutionnel de deux mandats et organise une élection présidentielle transparente. Mohamed ould Abdel Aziz a parfaitement le droit d’avoir un parti, l’entière liberté de mener des activités politiques et dérouler sa stratégie, son programme. Les accusations du gouvernement sont infondées».
Ahmed Cheikh, Journaliste, revient sur le timing et la cible d’une sortie médiatique, dont il considère qu’elle s’adresse à l’opinion extérieure, à la communauté internationale, aux partenaires de la Mauritanie et ses amis.
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Un discours dont le support n’a pas été la presse locale et à travers lequel sont ciblés à «la fois le pouvoir et une opposition» à laquelle il entend ravir la vedette dans la dénonciation des actes de gouvernance de son successeur.
Cet analyste rappelle le timing de l’entretien, publié à quelques jours de la date fixée pour une comparution devant le pole des juges d’instruction anti-corruption.
Cependant, il estime que cette stratégie a très peu de chances de produire les effets escomptés sur le traitement très avancé d’un dossier qui ne permet aucune reculade.