Amnesty International (AI), l’organisation de défense des droits humains, n’a pas été tendre avec la Mauritanie dans son dernier rapport 2015/2016, rendu public récemment. Elle décrit une situation se résumant entre «reculs et atteintes graves aux libertés».Parmi les griefs retenus par l’organisation, on relève la détention de 2 militants anti-esclavagistes. Il s’agit de Biram Ould Dah Ould Abeid, leader de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste, lauréat du prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013, candidat classé deuxième à l’élection présidentielle du 21 juin 2014, et de Brahim Ould Ramdhan, vice-président de la même organisation. Ces deux leaders de l’IRA purgent chacun une peine de 2 ans de prisonOutre ces deux leaders, l’organisation cite également le cas de Mohamed Ould M’Kheitir, un blogueur condamné à la peine capitale pour crime d’apostasie. Il a été jugé et reconnu coupable d’atteinte à la religion musulmane à travers des attaques contre le prophète de l’Islam (PSL). En Mauritanie, l’exécution de la peine de mort fait l’objet d’un moratoire depuis le mois de décembre 1987.Au-delà, le rapport d’AI relève que «les droits à la liberté de réunion et d’association font l’objet de nouvelles restrictions» car sous la menace «d’une nouvelle loi sur les associations et la société civile».Enfin, le rapport dénonce le recours à la garde à vue prolongée, à la torture et aux mauvais traitements, en dépit de l’adoption récente d’une loi élevant ces pratiques au rang de crimes contre l’humanité.
Le 14/03/2016 à 19h45