Plusieurs sujets au menu de la visite d’une délégation d’Amnesty International

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Le 27/05/2016 à 18h47

Plusieurs sujets relatifs à la question des droits humains ont été abordés à l’occasion de la visite à Nouakchott d’une délégation d’Amnesty internationale (AI) cette semaine. Elle a aussi rencontré la société civile mauritanienne regroupée au sein du FONADH.

Une délégation d’Amnesty International conduite par le Secrétaire général de l’organisation, Salil Shetty, et comprenant Alioune Tine, responsable Afrique de l’organisation, a séjourné en Mauritanie. Durant son séjour, la mission a été reçue au pied levé dans le salon d’honneur de l’Aéroport international de Nouakchott par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui rentrait d’un voyage à Nouadhibou.Au menu de l’entrevue, le problème de Mohamed Ould M’Kheitir, un jeune blogueur sous le coup d’une condamnation à la peine capitale pour «mécréance».Ce dossier, actuellement pendant devant la cour suprême, devrait trouver «une issue heureuse» selon une déclaration du responsable d’Amnesty international faite à la presse gouvernementale à l’issue de l’audience du mercredi 25 mai.Par ailleurs, la délégation de l’ONG a eu une séance de travail avec le Forum national des organisations de droits humains (FONADH), constitué d’une vingtaine d’ONG. Une réunion à l’occasion de laquelle maître Diabira Maaroufa, ancien ministre et ex bâtonnier de l’Ordre national des avocats (ONA), a dressé un tableau critique du contexte général des droits de l’homme en Mauritanie.Maître Mine Ould Abdallah, président de la Ligue mauritanienne des droits de l’Homme (LMDH) a bordé les questions liées à la liberté d’expression. Pour sa part, Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association des femmes chefs de familles (AFCF), a stigmatisé les nombreuses violences faites aux femmes et «l’impunité» dont bénéficient les présumés auteurs.Au nom de l’ONG SOS Esclaves, Kowry Ould Sneiba a évoqué le problème de l’esclavage, à travers un discours bien loin de la thèse «de simple subsistance des séquelles» défendue par les autorités.Maître Fatimata M’Baye, présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’homme (AMDH), a déploré la situation des migrants dans le pays et invité le gouvernement à se conformer aux conventions internationales relatives au respect des droits de cette catégorie. Cette association dénonce régulièrement le traitement des migrants subsahariens en Mauritanie.La présidente de l’AMDH a également souligné les difficultés rencontrées par une catégorie de mauritaniens dans le cadre de l’opération générale d’enrôlement de la population, qui ouvre droit à l’obtention des papiers d’identité nationale.Toutefois, le temps fort de la rencontre entre la délégation d’Amnesty international et le FONADH aura été l’exposé de Mme Maimouna Sy, responsable d’une organisation de veuves, qui est revenue sur le passif humanitaire des années 1990/1991. Une plaie encore béante marquée par plusieurs centaines d’exécutions extra judiciaires de militaires issus de la communauté négro africaine dans différentes casernes du pays.Ayant perdu son mari dans cette tourmente, la dame a affirmé ignorer encore l’endroit ou se trouve la sépulture de son mari. Il y a quelques années, le gouvernement avait annoncé une vaste opération pour la localisation des sépultures des victimes de ces exactions. Mais la suite de celle-ci reste encore inconnue du grand public.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 27/05/2016 à 18h47