Rien ne va plus entre le pouvoir et l’homme d’affaires Ahmed Baba Ould Azizi, président du Conseil national du patronat de Mauritanie (CNPM), pourtant un des soutiens de première heure du président Mohamed Ould Abdelaziz, du moins dans ce que laissent apparaître certains faits et actes. Il en est ainsi des propos très durs qu’aurait tenus le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, contre le président de la CNPM à l’occasion d’une rupture de jeûne en l’absence de l’homme d’affaires, et amplement commentés par la presse en ligne.Face à cette situation, la société civile et l’opposition mauritanienne n’ont pas tardé à réagir.Ainsi, la coalition de l’opposition, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), a accusé vendredi les autorités mauritaniennes de tenter, par des voies illégales, de limoger le président de CNPM dans le cadre d’un règlement de comptes. Selon le FNDU, cette tentative du gouvernement fait suite au refus d’Ahmed Baba Ould Azizi de l’immixtion des autorités pour imposer à la présidence des fédérations des personnes étrangères au monde des affaires, dont des anciens responsables militaires à la retraite que le gouvernement cherche à recaser.Ne s’en tenant pas seulement à cette critique, l’opposition radicale dénonce aussi la gabegie et le clientélisme dans l’octroi des marchés en excluant les acteurs économiques expérimentés et compétents au profit des commissionnaires connus comme étant proches du haut de la pyramide du pouvoir.Même son de cloche chez l’une des principales centrales syndicales mauritaniennes. Ainsi, la Centrale générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM) dénonce «une volonté sans cesse renouvelée du gouvernement de s’immiscer dans le fonctionnement interne d’une organisation patronale, en violation flagrante des règles constitutionnelles et de l’organisation internationale du travail (OIT)».Mohamed Baba Ould Azizi a été l’un des principaux soutiens du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz pendant la tourmente consécutive au coup d’Etat du 06 août 2008 et les premières années ayant suivi l’élection présidentielle du 18 juillet 2009.Toutefois, au cours des dernières années, une série de «contentieux» ont brouillé les relations entre le pouvoir et l’homme d’affaires à la tête d’importantes entreprises en Mauritanie dont l’attribution du marché de la centrale électrique duale de Nouakchott à la société «WARSYLA», l’attribution du marché de construction à Nouakchott de la tour de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), …
Le 19/06/2016 à 14h02