C’est une situation inédite que traverse l’ex-président mauritanien Mohamed Khouna ould Haidallah. L’homme qui a dirigé la Mauritanie entre janvier1980 et décembre 1984 vit mal la situation que traverse sa famille avec ses trois enfants en prison.
Le 04 juin 2016, une cour criminelle de la capitale mauritanienne a condamné l’aîné des héritiers de l’ex-président mauritanien Mohamed Khouna ould Haidallah, l’homme qui a dirigé la Mauritanie entre janvier1980 et décembre 1984, Sidi Mohamed Ould Haidallah, à 15 ans de réclusion pour trafic de drogue dans le cadre d’une procédure initiée suite à la découverte de 1,3 tonne de résine de cannabis sur l’axe Nouakchott-Nouadhibou en janvier dernier. Un arrêt confirmé en appel le 29 août dernier.
De 2007 à 2014, rappelle-t-on, Sidi Mohamed Ould Haidallah a purgé une peine de 7 ans de prison pour «détention et trafic de cocaïne» au Maroc.
Pour sa part, Ely Cheikh Ould Haidallah, jeune frère de Sidi Mohamed, condamné à 4 ans de prison avec le bénéfice du sursis en première instance a écopé de six années fermes en appel.
Une peine «inédite» qui fait monter davantage la mayonnaise de la dénonciation dans les rangs des avocats de la défense.
Ces deux condamnations très lourdes tombent alors que Bazra Ould Haidallah purge une peine de 2 ans de prison ferme. Le jeune homme a été reconnu coupable «d’agression et violence» à l’encontre des agents du Groupement général de la sécurité routière (GGSR). Une affaire pour laquelle les mauritaniens ignorent globalement les soubassements.
Conséquence, l’ex chef de l’Etat mauritanien vit mal cette situation qui se traduit par un chapelet de condamnations envoyant tous ses héritiers mâles dans des prisons.
C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’il avait adressé une correspondance, bin avant ces dernières condamnations, au président Mohamed Ould Abdel Aziz auquel il suggérait «l’arrestation du véritable cerveau de l’opération de trafic de drogue de janvier 2016 pour éviter l’instrumentalisation de la justice».
Au cours de son audition au parquet, Sidi Mohamed Ould Haidallah aurait mis en cause un haut responsable de l’Etat.
Outre le ciblage de ces enfants, Haidallah père rejete «les aveux» de Sidi Mohamed et Ely Cheikh «extorqués sous la torture».
Cette conviction de l’ancien chef de l’Etat mauritanien au sujet de «l’instrumentalisation de la justice pour porter préjudice à sa famille» est encore plus forte aujourd’hui après l’épilogue judiciaire du dossier de trafic de drogue, souffle une personnalité bien informée.
Pour sa part, un défenseur des droits humains coupe la poire en deux : d’une part, il y a, d’une part, les «actes délictueux» pour lesquels les fils de l’ancien doivent répondre de leurs actes et, d’autre part, le «gonflement des faits visant à salir la réputation d’un ancien président».
Enfin, la société mauritanienne également est divisée sur la question entre la thèse d’une éducation «ratée» pour des jeunes promis à la réussite du fait du profil de leur papa et la dénonciation d’une justice à plusieurs vitesses.