Mauritanie: Ould Abdelaziz nie toute ingérence dans les affaires de justice

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Le 12/12/2016 à 20h06

Dans un entretien accordé à un quotidien français, Mohamed Ould Abdelaziz nie toute ingérence dans les affaires judiciaires, notamment concernant le blogueur qui avait été condamné à mort en 2015 pour blasphème.

"En ma qualité de président de la République, je n’interfère pas dans le traitement des affaires soumises à la justice". Cette déclaration émane du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, alias Aziz pour ses compatriotes, s’exprimant dans un entretien avec le journal français Le Monde.

Aziz évoque ainsi l’affaire des écrits jugés «blasphématoires» à l’origine de la condamnation à mort pour «apostasie» de Mohamed Ould M’Kheitir, un jeune blogueur mauritanien. Une décision rendue par la cour criminelle de Nouakchott en 2015.

La même infraction a été requalifiée en «mécréance», en appel, au mois d’avril 2016, mais la peine est inchangée. Ce dossier est actuellement en délibéré devant la cour suprême qui rendra son verdict le 20 décembre prochain.

La question du journaliste du quotidien LeMonde rappelait au président mauritanien la promesse d’une « peine sévère » à l’encontre du jeune blogueur, faite à une foule de manifestants, venus jusque devant les grilles du palais de la République, en décembre 2014, pour réclamer sa mise à mort.

«Je ne peux pas demander la condamnation à mort de Mohamed Ould M’Kheitir, car ce serait interférer dans une affaire pendante devant la justice. J’ai simplement accueilli des Mauritaniens qui manifestaient contre les écrits de ce blogueur, et ce sont eux qui réclamaient sa condamnation à mort».

Répondant à la question de savoir si «la demande de condamnation à mort serait un prémisse de l’extrémisme en Mauritanie» Mohamed Ould Abdel Aziz répond par la négative. Il rappelle «qu’il s’agit de l’expression d’une certaine opinion de personnes attachées à leur religion, dans un pays à 100% musulman. Nous ne sommes pas extrémistes. Nous pratiquons un islam modéré et tolérant».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 12/12/2016 à 20h06