Mauritanie: informations contradictoires sur la présence de la fièvre hémorragique Crimée-Congo

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Le 29/06/2017 à 16h44, mis à jour le 29/06/2017 à 16h46

Des informations contradictoires circulent concernant la présence de la fièvre hémorragique Crimée-Congo en Mauritanie. Des cas décelés par l'Institut Pasteur au Sénégal alimentent les rumeurs qui sont démenties par les autorités sanitaires mauritaniennes.

Des informations contradictoires circulent concernant la présence en Mauritanie de la fièvre hémorragique Crimée-Congo. Ces rumeurs ont cours depuis quelques jours à Nouakchott, et se sont développées avec une ampleur particulière au cours de ces dernières heures.

Plusieurs organes de presse privés soutiennent la thèse de l’existence de cette pathologie, à l’image du site Mourassiloun qui affirme «qu’une femme est décédée des suites d’une fièvre hémorragique, le mardi 27 juin à l’hôpital Sabah de Nouakchott. La défunte avait perdu la veille beaucoup de sang qui coulait par les narines», poursuit le même organe, précisant que «le diagnostic sur la patiente n’avait pas été mené suivant les règles de l’art. Car, c’est seulement lundi que les autorités médicales ont commencé à accorder une réelle attention à son cas».

Cet organe évoque une alerte aux autorités sanitaires signalant des cas de fièvre hémorragique du même type diagnostiqués sur des patients venant de Mauritanie de la part des services sénégalais de la santé.

Un autre site d’information en ligne Al Akhbar en rajoute une couche en s’interrogeant sur «le silence officiel autour de la fièvre hémorragique Crimée-Congo». Cet organe déplore le fait que «les autorités sanitaires et les médecins de Mauritanie continuent à observer le silence autour de la présence du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo (FHCC) après que le laboratoire de virologie de l’Institut Pasteur du Sénégal ait confirmé la présence de celui-ci sur trois patients venus de Mauritanie».

Citant un document officiel sénégalais, une circulaire du ministère de la Santé et de l’action sociale, datant du 16 juin 1917, le même organe poursuit: «nous avons eu à diagnostiquer en un mois, trois cas importés de fièvre virale hémorragique Crimée-Congo venant de la Mauritanie. Ces cas ont été pris en charge dans les hôpitaux de Fann et Le Dantec», à Dakar.

Toutefois, en dépit de la concordance de tous ces indices et éléments, le ministère mauritanien de la Santé apporte un démenti formel à toutes ces allégations à travers un communiqué rendu public mercredi soir.

Ce document nie «l’apparition d’un quelconque cas de fièvre hémorragique Crimée-Congo en Mauritanie, tout en rassurant au sujet de la performance du plateau technique et de l’Institut national de recherches en santé publique (INRSP) qui dispose de tout ce qu'il faut pour diagnostiquer toutes les formes de fièvre hémorragique.

Reste à savoir si le communiqué du ministère de la Santé va dissiper le trouble et la peur dans l’esprit des populations.

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo provoque des symptômes sévères, avec un taux de létalité pouvant atteindre 40%.

Le virus à l'origine de cette maladie se transmet principalement à l'être humain à partir des tiques et des animaux d'élevage. La transmission interhumaine est aussi possible à la suite d'un contact direct avec du sang, des sécrétions, des liquides biologiques de sujets affectés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 29/06/2017 à 16h44, mis à jour le 29/06/2017 à 16h46