Illustration ce mardi, avec plusieurs individus confinés dans un réceptif hôtelier de Nouakchott, qui annoncent avoir entamé une grève de la faim ce 7 avril, pour protester contre leur maintien en quarantaine au-delà de la troisième semaine, alors que le délai initialement communiqué par le gouvernement était de 14 jours.
Mamadou Kalidou Bâ, professeur de littérature à la Faculté des lettres et sciences humaines de Nouakchott, alerte: «Nous voilà repoussés dans le hall de l’hôtel. Pour protester contre cette déferlante de violence, injustifiée, nous avons après concertation, pris deux résolutions: entamer immédiatement une grève de la faim jusqu’à notre libération et refuser de regagner nos chambres d’hôtel».
Il ajoute: «A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes tous ensemble, les ventres vides, les corps alités, mais déterminés à conquérir notre liberté et le respect auquel nous avons droit en tant que citoyens mauritaniens».
Ces nouveaux grévistes de la faim sont arrivés à Nouakchott dans un vol d'Air France en provenance de Paris le 16 mars dernier.
Lire aussi : Coronavirus: le milliardaire chinois Jack Ma offre un nouvel important don aux 54 pays africains
Quelques jours avant cette alerte, des individus confinés dans la ville de Kaédi (localité de la vallée du fleuve, située à 430 kilomètres au sud-est de Nouakchott) contre les multiples manquements de leur condition de confinement à travers une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux.
Tout à l’opposé, un confiné d’un autre hôtel de Nouakchott, situé à la Médina 3 (proche du centre ville), rentré d’un voyage au Sénégal depuis le 22 mars, témoigne: «Nous sommes bien traités du point de vue hébergement et restauration. Le seul problème est l’impossibilité de bouger».
La Mauritanie a décidé désormais de pratique un test de dépistage sur tous les individus en fin de confinement.
Le chiffre total des individus ayant fait l’objet de cette mesure, 79 à la date du lundi 6 avril, est considéré comme très faible, au niveau de l’opinion. Il peut s'expliquer par les contraintes techniques et en ressources humaines, liées à la qualité du système sanitaire.