Mauritanie. Coronavirus: interpellation d’un imam réclamant la reprise de la prière collective du vendredi

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Le 01/05/2020 à 10h26, mis à jour le 02/05/2020 à 17h15

La suspension de la prière collective du vendredi durant cette période de lutte contre le coronavirus ne fait pas l'unanimité chez les religieux mauritaniens. Ainsi, plusieurs imams ont signé une pétition réclamant la réouverture des mosquées et la reprise de cet office religieux hebdomadaire.

La suspension de la prière collective du vendredi dans le cadre d’un chapelet de mesures adoptées par le gouvernement pour couper la chaîne de transmission de la pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19) commence à susciter des contestations chez les religieux mauritaniens.

Ainsi, une centaine d’imams ont signé une pétition réclamant la reprise de cet important office religieux hebdomadaire. Dans la foulée, la police a interpellé un imam du nom de Cheikh Mohamed Salem ould Doudou, secrétaire général adjoint du Forum des érudits et imams de Mauritanie (FEIM).

Celui-ci est considéré comme le cerveau de la fronde réclamant la réouverture des mosquées et la reprise des prières collectives du vendredi.

L’imam interpellé faisait partie d’une délégation d’érudits qui avait entamé des négociations avec le ministère des affaires islamiques pour obtenir la levée de la mesure gouvernementale suspendant les prières collectives.

Pour rappel, dans la foulée des mesures destinées à la gestation de la pandémie du coronavirus (COVID-19), une fatwa de l’Union des imams de mosquées de Mauritanie (UIMM), validée par le Haut conseil de la fatwa et des recours gracieux (HFRG), a rendu non obligatoire la prière collective du vendredi, affranchissant ainsi les musulmans d’un important devoir pour éviter les rassemblements.

Toutefois, avec cette fronde, on voit que cette décision est loin de faire l'unanimité chez les guides religieux. Cette sortie du Forum des érudits et imams de Mauritanie (FEIM) intervient au moment où le pays enregistre un 8e cas positif après une accalmie de plusieurs semaines.

Un nouveau cas qui suscite inquiétude de la part des autorités sanitaires qui demandent aux populations de redoubler de vigilence face au coronavirus en respectant les mesures restrictives édictées par les autorités dont l'interdiction des rassemblements et des prières collectives.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 01/05/2020 à 10h26, mis à jour le 02/05/2020 à 17h15