Vidéo. Mauritanie: la résilience par l’art au service des droits des femmes et jeunes filles

Le360 Afrique/Seck

Le 15/06/2021 à 11h56, mis à jour le 15/06/2021 à 12h04

VidéoAncrer la culture des droits des femmes et jeunes filles dans les pratiques des autorités et dans l'imaginaire collectif des citoyens est l'objectif du concept "Femme, vecteur de résilience, d'épanouissement et de développement". Différentes formes d'art contribuent à véhiculer ce concept.

«Femme, vecteur de résilience, d'épanouissement et de développement» est un concept visant l’ancrage de la culture des droits des femmes et jeunes filles auprès des autorités et dans l’imaginaire collectif des citoyens, ainsi que la pratique de l’équité, grâce à la force de l’art sous toutes ses formes (musique, dessin, peinture, théâtre…).

Une dynamique globale dont la concrétisation se fait à travers un projet dénommée «La dimension femme au musée des humanités numériques» financé par l’Institut français de Paris, avec la collaboration de l’Institut français de Mauritanie (IFM).

Oumar Bâ, artiste (peinture, art graphique et sculpture) parle d’une «formation qui aborde un thème important: la violence contre les femmes. Elle nous permet de découvrir de nouveaux concepts grâce notamment au professeur. Ainsi, je pourrais restituer toutes ces nouvelles connaissances non pas avec les mots, mais à travers la dynamique de l’art que je pratique».

Même son de cloche pour Jemila Adama Diaw, artiste, maquilleuse FX: «J’ai suivi la formation sur l’activisme créatif. Des modules qui m’ont permis de découvrir de nouvelles formes de violence faite aux femmes et aux jeunes filles. Ce qui va donner une dimension plus dynamique au combat que je mène contre ces mauvaises pratiques grâce à l’art».

Un constat qui renvoie à l’ouverture de nouvelles perspectives portées par l’art au service des droits d’une frange qui représente plus de la moitié des citoyens du pays.

Djeynaba Yeya Touré, animatrice "Femme, Vecteur RED", explique, pour sa part, l’origine et décline les noms des partenaires d’un projet bâti autour «d’une dynamique qui réunit plusieurs acteurs de la société civile. Il s’agit ainsi de mettre le savoir et le savoir faire au service des droits, et tout particulièrement les droits des femmes et des jeunes filles, dans l’objectif d’accélérer l’adoption d’un projet de loi réprimant la violence contre cette frange vulnérable de citoyens.

Pour atteindre cet objectif, nous avons décidé de faire une formation sur l’activisme créatif et la création sociale à impact grâce à plusieurs formes d’art (stylisme, photographie, spécialité design, maquillage FX, Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication,...).

Nena Ly, chargée de communication du projet Femme, Vecteur RED, donne des indications sur «un projet lancé le 08 juin 2021 pour une durée d’un mois. Il va permettre de former plusieurs acteurs de la société civile pour les rendre aptes à mettre sur le marché des produits pouvant aider dans le cadre de la création sociale à impact, avec l’implication d’un large spectre d’artistes. Objectif: amener les autorités compétentes à adopter la loi réprimant la violence contre les femmes et les jeunes filles».

L’adoption de la législation à laquelle se réfèrent les acteurs du projet «Femme Vecteur RED» est plombée depuis plusieurs années par une interminable navette entre le gouvernement (ministère de la Justice, ministère des Affaires sociales, de l’enfance et de la famille) et l’Assemblée nationale.

Une situation que les mouvements féministes et les associations de défense des droits humains imputent à «des milieux conservateurs» proches de la mouvance islamiste.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 15/06/2021 à 11h56, mis à jour le 15/06/2021 à 12h04