Guerre au Soudan: Khartoum accuse Nairobi d’équiper les paramilitaires

Le chef de facto du Soudan, le chef des forces armées Abdel Fattah al-Burhan, salue lors d'un événement à Port-Soudan le 25 novembre 2024.. AFP or licensors

Le 24/06/2025 à 18h26

Khartoum a accusé mardi Nairobi de «promouvoir la division» au Soudan et de fournir des armes aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en guerre contre l’armée régulière depuis avril 2023.

Le mois dernier, l’armée «a découvert des armes et munitions étiquetées au Kenya dans les caches d’armes» des FSR à Khartoum, a déclaré le ministère des Affaires étrangères du gouvernement pro-armée dans un communiqué.

Plusieurs pays ont déjà été accusés par le passé d’équiper les troupes des deux généraux soudanais qui se livrent une guerre sanglante, avec des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés depuis avril 2023.

Le chef des Nations unies Antonio Guterres a plusieurs fois regretté que «des puissances extérieures alimentent le feu» entre le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son ancien adjoint, le commandant des FSR Mohamed Hamdane Daglo.

Le plus proche allié de l’armée soudanaise a longtemps été l’Egypte, son voisin du nord, avant un rapprochement avec la Turquie, l’Iran et la Russie ces derniers mois.

En même temps, Khartoum accuse régulièrement les Emirats arabes unis d’armer les FSR -via le Tchad et la Libye- et a rompu ses liens diplomatiques avec la fédération en mars.

Abou Dhabi nie toute ingérence, malgré les preuves alignées par de nombreux rapports internationaux.

«Le Kenya a été l’un des principaux points de transit des fournitures militaires émiraties à la milice terroriste FSR», affirme le communiqué publié mardi à Khartoum.

Le texte assure que le Kenya «a admis» que les Emirats soutenaient les FSR «pour s’emparer des ressources naturelles du Soudan et établir un point d’appui sur la mer Rouge».

Dans un message désormais supprimé sur son compte X, le porte-parole du gouvernement kenyan Isaac Mwaura a écrit le 16 juin: «l’Egypte et l’Iran soutiennent l’armée; les Emirats arabes unis soutiennent les FSR».

Fin février, les paramilitaires avaient annoncé à Nairobi la prochaine formation d’un gouvernement rival, suscitant des craintes internationales d’un Soudan fragmenté.

Sur le terrain, des combats féroces se poursuivent entre l’armée et les FSR dans le sud et l’ouest du Soudan.

Mardi, le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé sur son compte X qu’une «attaque épouvantable» avait coûté la vie à plus de 40 civils dans la région du Kordofan (sud).

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 24/06/2025 à 18h26