Niamey décide de rebaptiser ses rues, le Niger et l’Afrique à l’honneur

Place des Martyrs à, Niamey.

Le 11/04/2024 à 09h46

VidéoLe Niger a mis en place un Comité technique de réflexion en vue de rebaptiser les rues, avenues, boulevards et sites historiques du pays qui portaient jusque-là des patronymes qui renvoient au passé colonial du pays. Une décision qui participe au combat que la junte au pouvoir mène depuis le 26 juillet pour la souveraineté nationale et la dignité du peuple nigérien.

Le Niger a décidé de couper le cordon ombilical avec son passé colonial. Les lieux publics porteront des noms en hommage à la mémoire de certaines personnalités nigériennes et africaines.

«Ces gens qui ont tué, pillé, éventré des femmes enceintes, pourquoi est-ce qu’ils continuent de meubler nos rues? Quel triste souvenir. Nous sommes en train de tourner la page de la domination coloniale», souligne Alhassane Raliou, historien, coordonnateur du Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé (Cpass).

Cette rebaptisation est considérée comme un symbole fort du combat pour la souveraineté nationale et la dignité du peuple engagé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) depuis le 26 juillet 2023. La décision est bien accueillie par les citoyens.

«C’est une très bonne décision, il faut qu’aujourd’hui qu’on sache que les Africains sont debout. Il faut rebaptiser toutes les places qui portent les noms des colons et les remplacer par les patronymes de nos guerriers tel que Amadou Kouran Daga, la reine Sarraounia Mangou,...», s’enthousiasme Abdoul Aziz Issaka Mossi, citoyen et acteur social.

Moussa Adamou, cadre du ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture chargé de mener à bon port ce projet explique que cette démarche participe à la renaissance culturelle du Niger avec une forte valeur ajoutée pour les enfants du pays.

«Nous estimons que c’est une très bonne chose, au moment où on se rend compte que les jeunes sont en train de perdre leurs repaires. Il faut que les jeunes grandissent avec ces valeurs de référence qui fondent notre république. Aujourd’hui, on peut avoir le rond-point de la souveraineté, le rond-point de la dignité, avenue du courage, avenue du travail, parce qu’il faut que les enfants du Niger grandissent avec ces valeurs. Il faut être intègre, courageux, persévérant, travailleur...», indique Moussa Adamou.

Une fois rebaptisés, ces rues, boulevards et avenues rejoindront ceux portant déjà des noms d’illustres fils du continent tel que l’avenue Mohammed VI du Maroc ou encore l’avenue Muhammadu Buhari du Nigéria.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 11/04/2024 à 09h46