Sénégal. Abderrahmane Ndiaye. Parti de rien, il bâtit un empire

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Le 16/02/2017 à 14h16, mis à jour le 16/02/2017 à 14h19

Abderrahmane Ndiaye, le patron de la société de gardiennage Sagam était déjà le deuxième employeur du pays. Aujourd'hui il met le pied dans l'industrie automobile et la distribution d'hydrocarbure. Retour sur un parcours d'exception.

Dans les annales de l'économie sénégalaise, le mois de février 2017 est à marquer d'une pierre blanche. En l'espace d'une semaine, deux hommes d'affaires du pays se sont illustrés par de grandes acquisitions que peu d'observateurs pensaient possible. Après Kabiro Mbodje qui mis la main sur le deuxième opérateur téléphonique Tigo, voilà qu'Abderrahmane Ndiaye s’offre Senbus Industries et les stations services Elton. Senubus industries est une entreprise de montage de minibus vendus dans la sous-régions ouest-africaine et Elton, créée en 2000 est rapidement devenu l'un des leaders du secteur de la distribution d'hydrocarbures.

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En 30 ans, Abderrahmane Ndiaye, homme d’affaires discret, est devenu le 3e employeur privé du Sénégal avec 4.500 employés. Leader et référence dans le secteur de la sécurité et du convoyage de fonds, il poursuit tranquillement son développement dans la sous-région ouest-africaine. Avec Sagam International, il est désormais au Mali et au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire. 

C'est en 1985 qu'il a fait ses débuts comme entrepreneur avec la création de Sagam. Une société qui, initialement, était en charge de la sécurité de certaines ambassades, comme celle de Etats-Unis, des services de l’Etat et de quelques particuliers à Dakar.

Mais, avec l’ambition de son patron, Sagam finit par se déployer dans d'autres villes du Sénégal. Le développement de l’électronique aidant, le PDG de la Sagam se lance dans la sécurité électronique. En 1995, la société forte de ses 10 ans d’existence disposait d’un personnel expérimenté, essentiellement composé d’anciens militaires. Sa notoriété grandissant, le spécialiste de la sécurité s’essaye dans le transport de fonds. Une année plus tard, en 1996, c’est le lancement des activités du centre de traitement des valeurs au Sénégal.

1998, Un années charnière

En fêtant son 13e anniversaire, Sagam pensait déjà élargir les frontières de ses activités. Ainsi, 1998 est l’année où la société s’ouvre à l’international avec la création de Sagam Sécurité Bénin. Deux années plus tard, c'est au tour de la Côte d’Ivoire d’accueillir une nouvelle filiale du groupe.

Le chemin vers l’international est long. Mais Sagam et son PDG avancent à pas de géant. En 2001, l’acquisition de Brinks West Africa, spécialisé dans le transfert de fonds et Coditrans en Côte d’Ivoire s’accompagne du démarrage des activités de maintenance des machines de traitement des pièces et des billets de banque. Le développement des activités de la Société dans les pays de la sous-région ouest-africaine va anticiper la création du groupe Sagam International qui n’arrivera qu’en 2002 et qui précède la mise en place de Sagam Sécurité Burkina Faso.

Malgré cette présence dans la sous région, le PDG du groupe revient à Dakar pour une meilleure prise en charge sociale des ses employés. C'est dans ce sillage que s’inscrit le démarrage des activités des Institutions de Prévoyance Maladie.

La Côte d’Ivoire semble sourire au groupe Sagam International qui acquiert les Ateliers interbancaires de services en 2005.

Le groupe est également propriétaire de Sagam Electronics qui est spécialisé dans la vente et l’installation de matériel électronique de surveillance. 

Ce parcours a permis au groupe Sagam d’être classé depuis 2015 parmi les 3 premiers employeurs du Sénégal. Avec sa masse salariale annuelle de 11 milliards de francs CFA et des 4.500 employés Sagam avait déjà des airs de grands. Désormais, grâce à ces deux nouvelles acquisitions, le groupe vise une autre dimension. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 16/02/2017 à 14h16, mis à jour le 16/02/2017 à 14h19