Gambie: le président de la Commission électorale fuit vers le Sénégal

Alieu Momar Njie, âgé de 82 ans, a finalement choisi la prudence en se rendant au Sénégal.

Alieu Momar Njie, âgé de 82 ans, a finalement choisi la prudence en se rendant au Sénégal. . DR

Le 04/01/2017 à 10h43, mis à jour le 04/01/2017 à 11h49

Alieu Momar Njie, le président de la Commission électorale gambienne, s'est ravisé après avoir cru qu'il ne risquait pas d'être inquiété par le camp de Yayha Jammeh. Un de ses proches affirme que l'homme qui avait disparu depuis quelques jours se trouve actuellement au Sénégal.

Malgré ses affirmations selon lesquelles il n'avait rien à craindre, Alieu Momar Njie (lire Aliou Momar Ndiaye), le président de la Commission électorale gambienne a choisi la prudence en s'exilant au Sénégal. "A mon âge, je n'ai rien à craindre", avait-il déclaré récemment. Cependant, d'après l'un de ses proches, l'homme âgé de 82 ans actuellement a pris la sage décision de se rendre au Sénégal voisin afin d'éviter qu'on attente à sa vie. Aucune précision n'a été apportée sur la manière qu'a choisie celui qui avait annoncé les résultats de l'élection présidentielle de début décembre pour quitter le territoire. On ne sait pas non plus s'il a ou non été accompagné par des proches. Pour leur part, les autorités sénégalaises n'ont pas commenté l'information. 

Cette fuite intervient pratiquement un mois après que Adama Barrow ait été déclaré vainqueur et que Yahya Jammeh ait reconnu lui-même sa défaite. Il se trouve que depuis, les choses ont beaucoup évolué. En effet, Yahya Jammeh est revenu sur sa première sortie post-électorale et rejette désormais les résultats des urnes. Il a même accusé Alieu Momar Njie d'avoir manipulé des résultats. Dans le même temps, le siège de la Commission électorale a été investi par des éléments de l'armée gambienne depuis plusieurs jours déjà. 

La situation en Gambie est suspendue à la future décision de Yahya Jammeh de quitter le pouvoir ou d'y rester au risque de pousser la CEDEAO à intervenir. L'organisation régionale a affirmé qu'elle usera de tous les moyens pour que l'investiture d'Adama Barrow ait lieu le 19 janvier prochain. Cependant, le président sortant, à la tête de la Gambie depuis 22 ans, a surpris son monde en parlant de déclaration de guerre de la CEDEAO dans son discours du 31 décembre. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 04/01/2017 à 10h43, mis à jour le 04/01/2017 à 11h49