La décision de la Cour suprême est irrévocable, défend Me El Hadji Diouf tout en précisant que la CCGG regroupe de fervents militants de la paix en Gambie et dans la sous-région.
Ce ténor controversé du barreau de Dakar, qui avait défendu l'ancien président tchadien Hussein Habré, revient à la charge après sa sortie remarquée sur la situation en Gambie. L’avocat, même s’il le nie encore, s’érige en fervent défenseur de Yaya Jammeh, le président sortant de la Gambie. Mise en place ce mercredi 4 janvier, la Coalition contre la guerre en Gambie dont il est l’initiateur invite la CEDEAO à renoncer à envoyer des troupes militaires en Gambie.«La CEDEAO doit attendre la décision de la cour suprême gambienne qui est irrévocable et sans appel», soutient-il. Il se dresse en militant de la paix, arguant que Yaya Jammeh a le droit de recourir à la cour suprême pour contester les résultats du scrutin.
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Pour ses détracteurs, la diplomatie doit primer dans la gestion de la crise gambienne à cause de sa complexité. Il n’est pas loisible à quiconque d’y intervenir. Ainsi, seules les instances compétentes comme la CEDEAO, bénéficiant d’une notoriété internationale et qui regroupent plusieurs pays de la sous-région, sont habilités à se prononcer.
Qu’il y ait déploiement militaire en Gambie ou pas, les institutions internationales devraient prendre une décision judicieuse qui irait dans l’intérêt du peuple gambien, en faisant abstraction des partis pris et des «coalitions» qui veulent faire croire aux citoyens que c’est le Sénégal qui partirait en guerre. L’avis est de Babacar Ba, président du Forum du justiciable, également juriste et consultant.
"Il serait temps que Maître El Hadji Diouf soit recadré avant qu’il soit trop tard. Il est dans toutes les sauces. Je ne connais pas les raisons de ses agissements, mais il y a de quoi s’inquiéter", poursuit-il. Ces propos sont également ceux que tient Mamadou Diop Decroix, coordonateur du Front patriotique de défense de la république, qui précise que «le principe global voudrait que celui qui gagne gouverne. Cela ne peut pas être négocié. Il y a un vainqueur en Gambie, il doit gouverner», a-t-il affirmé dans la presse sénégalaise.
Malgré le ras-le-bol du peuple gambien et la pression internationale, Yaya Jammeh campe toujours sur sa position et veut, contre vents et marées, garder le pouvoir. Qu’en sera-t-il de Adama Barrow le 19 janvier 2017, date à laquelle il devrait être investi à la magistrature suprême de la Gambie ?