Après les Turcs, le président Recep Tayyip Erdogan semble décider à faire le ménage sur tous ceux qui sont liés de près ou de loin à Fettulah Gülen et son mouvement. Ainsi selon plusieurs sources concordantes au Sénégal, le gouvernement turc menace d’expulser une cinquantaine d’étudiants sénégalais bénéficiant depuis quelques années de bourses d’études en Turquie. Ils sont soupçonnés d’avoir été endoctrinés par Fettulah Gülen et son mouvement, pointés du doigt comme l'instigateurs du coup d’Etat avorté le 15 juillet dernier.
Selon plusieurs journaux et sites d’informations sénégalais, «des enquêtes minutieuses sont en train d’être menées sur tous les étudiants sénégalais». Et ce sont les étudiants qui ont eu à fréquenter les écoles Yavuz Selim au Sénégal et qui poursuivent actuellement leurs études dans les universités de ce groupe qui sont concernés par les enquêtes.
Face à la crainte d’expulsions de ces étudiants dont la plupart sont à leur dernière année d’études, les autorités sénégalaises ont noué des contacts avec leurs homologues turcs afin de trouver une issue pour les jeunes sénégalais après la ferméture des écoles et niversités Yavuz Selim en Turquie.
Ainsi, selon dakaractu.com, citant le directeur des Sénégalais de l’extérieur, «l’ambassadeur avait pris langue avec les autorités turques qui lui avaient donné l’assurance que les étudiants (sénégalais) qui étaient dans les université Gülen seraient redéployés dans les écoles publiques». Du coup, l’annonce de l'expulsion de la cinquantaine d'étudiants a surpris les autorités sénégalaises.
Certains croient tout de même comprendre la décision du gouvernement turc. En effet, voulant détruire le réseau d’écoles et d’universités Yavuz Selim de Gülan, le gouvernement turc avait demandé aux autorités sénégalaises la fermeture des écoles du mouvement au Sénégal, comme ce fut le cas en Turquie. Au Sénégal, Yavuz Selim compte 15 écoles. Et pour mettre davantage de pression sur le Sénégal, une délégation turque, dirigée par Ihsan Sahin, président de la Commission turque des relations économiques extérieures, a séjourné en août dernier à Dakar dans le but d’obtenir la ferméture de ces établissements. Toutefois, le gouvernement sénégalais n’a pas accédé à la demande turque. Ce qui semble avoir irrité la partie turque.
A noter que le mouvement compte une centaine d’écoles en Afrique sous la marque Yavuz Selim. Ces écoles très fréquentées se posent comme des alternatives à la fois à l’école moderne et à l’école coranique.