Tchad: un ministre sénégalais manque de peu d'être pris en otage par des étudiants à Ndjaména

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Le 27/02/2017 à 18h00, mis à jour le 27/02/2017 à 18h18

Une unité du Groupement mobile d’intervention de la police tchadienne (GMIP) a sauvé le professeur Mary Teuw Niane, ministre sénégalais de l'Enseignement supérieur et de la recherche, et son homologue tchadien. Des étudiants ont tenté de les retenir en otage au campus de Toukra.

Dommages collatéraux. Venus participer au Salon international de l’étudiant africain, à N’Djaména, ce 25 février, le professeur Mary Teuw Niane, ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et Mackaye Hassane Taisso, son homologue tchadien, ont été pris en otage par les étudiants au campus universitaire de Toukra.

N’eût été l’action entamée par les éléments du Groupement mobile d’intervention de la police tchadienne (GMIP), appelés à leur rescousse, les deux ministres sénégalais et tchadien de l’Enseignement Supérieur auraient probablement passé de désagréables moments en compagnie des étudiants tchadiens. Etudiants qui ont eu le temps, avant l’arrivée des forces d'intervention de vandaliser les voitures ministérielles. Plusieurs d’entre eux ont été appréhendés par les forces de l’ordre et placés en détention dans les locaux de la Coordination de la police tchadienne.

La tension monte à l’université de N’Djamena

En l'occurrence, les étudiants protestaient contre les mauvaises conditions d’études. Selon eux, la qualité de la restauration au campus de Toukra est déplorable et le nombre de bus affectés pour leur transport est insuffisant. A cela s’ajoute le manque d’électricité en quantité et en qualité suffisante au campus. Par ailleurs, les étudiants réclament le paiement de 6 mois de bourses. Aussi ont-ils pointé du doigt le professeur Gassane Mackaye Taisso, qu’il ont hué dans la salle de conférences du Palais, le 15 Janvier dernier, en présence du Président Idriss Déby Itno.

D’ailleurs, sous la conduite de leur syndicat, l’Union nationale des étudiants tchadiens, les étudiants de l’université de Ndjamena ont suspendu les cours, ce lundi 27 février, pour réclamer la libération de leurs camarades arrêtés à la suite de émeutes du samedi 25 février. «Le mot d’ordre de grève sera levé à la libération de nos camarades mis en prison», ont précisé les étudiants tchadiens.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 27/02/2017 à 18h00, mis à jour le 27/02/2017 à 18h18