C'est l'agence d'information turque, Anadulu, qui l'annonce. La Turquie veut fermer toutes les écoles du mouvement Gülen se trouvant sur le continent africain. "Hakan Cakil, l'ambassadeur de Turquie au Nigeria a appelé, jeudi 28 juillet 2016, à la fermeture immédiate des écoles du mouvement Gülen sur tout le territoire nigérian", a annoncé l'agence Anadulu dans une dépêche, ajoutant que c'est ce mouvement qui est derrière le coup d'Etat du 15 juillet. L'ambassadeur a clairement dit que ces écoles sont liées à ce qu'il appelle désormais sous l'acronyme de FETO (Fethullah Terrorist Organisation), sans doute pour mieux le diaboliser. "J'ai personnellement appelé et envoyé un courrier officiel à Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères et à Abba Kyari, chef de cabinet du président Muhammed Buhari", a ajouté l'ambassadeur turc.
Une centaine d'écoles en Afrique
Au total, on estime qu'il y en aurait une centaine dans différents pays du continent. Rien qu'au Nigéria, on en dénombre au bas mot 17, à Abuja, Lagos, Kanu, etc. Dans d'autres pays comme le Sénégal, la Guinée, la Gambie ou encore le Mali, il existe entre deux et trois écoles par pays, sous la marque Yavuz Selim. Dans les pays d'Afrique de l'Est également comme le Kenya ou l'Ouganda, ces écoles se posent comme des alternatives à la fois à l'école moderne et l'école coranique.
Diabolisation à outrance
Évidemment, cette demande a très peu de chance de trouver une oreille favorable auprès des autorités en charge de l'éducation dans les différents pays africains. Il se pose notamment une question de droit. Sur quelles bases, ces écoles devraient-elles être fermées? De plus, que fera-t-on des milliers de jeunes africains déjà scolarisés à travers ces écoles?
Car, c'est presque évident que les responsables turcs sont entrés dans une surenchère. Chacun voulant simplement montrer qu'il est contre le mouvement Gülen et s'évertuant à diaboliser ce dernier. Tout ceci ressemble plus à une manière pour cet ambassadeur de sauver sa peau, au vu de la purge qui est actuellement en cours et qui pourrait toucher les diplomates.