Le président Alpha Condé n’a pas apprécié le fait que la Guinée Conakry ne soit pas inscrite dans le programme de la tournée africaine du président chinois, Xi Jinping. Il l’a fait savoir lors d’une rencontre entre le gouvernement guinéen et le club des investisseurs chinois dans son pays.
Au cours de la rencontre entre investisseurs chinois et membres du gouvernement guinéen, Alpha Condé a surtout mis l’accent sur les 50 ans de relations diplomatiques entre la Chine et la Guinée Conakry. Selon lui, une visite du président chinois Xi Jinping devait commencer par Conakry.
Alpha Condé a commencé son intervention par approuver le fait que son homologue chinois prenne part au sommet des BRICS qui s’est ouvert, ce mardi 25 juillet, à Johannesburg, et se termine demain 27 juillet. «Nous avons appris que le président Xi Jinping allait effectuer une visite en Afrique. Nous comprenons très bien qu’il veille aller en Afrique du Sud parce que ce pays est membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa)», a-t-il dit.
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Il a toutefois fustigé le fait que Conakry ne figure pas sur le programme de la tournée du numéro 1 chinois. Faisant allusion à la visite que ce dernier a effectuée à Dakar, du 20 au 22 juillet, Alpha Condé dira, avec amertume: «Nous avons appris qu’il viendrait en Afrique de l’Ouest. Or, la Guinée ayant été le premier pays de l’Afrique au sud du Sahara à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine, il sera très difficile pour un Guinéen de comprendre qu’il aille dans des pays qui, il y a 5 ans, avaient des relations qu’avec le Taïwan».
En faisant un retour à l’histoire diplomatique entre la Chine et les pays africains, on comprend mieux les raisons de la colère du président guinéen, Alpha Condé. En effet, en 1960, Sékou Touré, alors président de la Guinée, était le premier dirigent africain à se rendre en visite officielle en Chine. Il sera suivi, une année plus tard, par le président ghanéen, Kwamé Nkrumah. Au début des indépendances, seuls trois pays africains, a savoir : le Ghana, la Guinée et le Mali avaient des relations avec la Chine.
Ces relations ont été fortement activées et diversifiées suite à la visite de Chou En-Lai en 1964 dans dix pays africains : Égypte, Maroc, Algérie, Soudan, Guinée, Ghana, Mali, Éthiopie, Somalie et Tunisie.
Mais on est actuellement dans un autre contexte. Aujourd’hui, ce ne sont plus les idéologies qui dictent les relations entre pays mais plutôt les intérêts économiques. Dès lors, il sera également facile de comprendre que le numéro 1chinois ait choisi de passer par Dakar et Kigali avant de rejoindre Johannesburg.