La victoire de Donald Trump vue par la presse africaine

Donald Trump, nouveau président américain.

Donald Trump, nouveau président américain. . DR

Le 09/11/2016 à 15h33, mis à jour le 09/11/2016 à 15h48

La presse électronique africaine revient sur la victoire de Donald Trump et surtout sur ses promesses de campagne (immigration, terrorisme, environnement, commerce,..). Certains dirigeants africains voient d'un bon œil l'arrivée du magnat de l'immobilier américain à la Maison Blanche.

Kiosque le360 Afrique: la presse électronique africaine est longuement revenue sur l’élection présidentielle américaine, surtout sur les craintes que suscite l’arrivée à la Maison Blanche du populiste Donald Trump.

Senego.com du Sénégal titre sur «Les conséquences drastiques de la victoire de Donald Trump», énumérant les mesures drastiques que le nouveau président américain risque de mettre en application dont certaines sont qualifiées de «surréalistes»; parmi lequelles l’expulsion des sans-papiers des Etats-Unis.

Durant sa campagne, le magnat de l’immobilier avait annoncé au micro de la chaine NBC, «nous allons créer une force chargée des déportations», ajoutant, «nous n’avons pas le choix! Nous ne savons même pas combien ils sont: 8 millions? 20 millions? Nous n’avons aucune idée du nombre d’illégaux dans notre pays. L’immigration illégale nous coûte 200 milliards de dollars par an».

Outre les expulsions d’immigrés, Trump candidat avait aussi annoncé son intention d’«interdire l’entrée des Etats-Unis aux musulmans». Toutefois, selon le site d’information, «hormis le fait qu’une telle mesure serait inefficace pour lutter contre le terrorise, sa légalité et sa faisabilité apparaissent plus que douteuses».

Malijet.com du Mali rappelle aussi certaines promesses qui ont certainement pesé sur la balance. Outre la baisse générale des impôts et la hausse du salaire minimum, «il veut le démantèlement de toutes les instances de tutelle de l’Etat sur les banques privés, la suppression de l’impôt sur les successions, il prône une renégociation de la présence des Etats Unis au sein de l’OMC».

Par ailleurs, sur le volet environnemental, des changements importants risquent malheureusement de se produire. En effet, «Donald Trump veut remettre en cause l’engagement des Etats-Unis sur le traité de Paris sur le climat (Cop21) et arrêter les financements publics pour la lutte contre le réchauffement climatique. Il est pour la relance de la production de charbon et le développement de la fracturation hydraulique», rappelle le site d’information. Bref, il risque d’enterrer tous les progrès réalisés par les Etats-Unis au cours de ces dernières années en matières de protection de l’environnement.

Pour sa part, le site burkina24.com explique qu’«en élisant le candidat du Parti républicain, les Américains ont donc fait le choix de la rupture de l’establishment, de l’instauration de l’isolationnisme tant sur le plan économique que sur le plan diplomatique et celui d’une “restauration de la grandeur“ des Etats-Unis d’Amérique».

Seulement, poursuit le site d’information, «en faisant ce choix, l’Amérique plonge le monde dans une spirale d’interrogation quant à l’avenir, notamment après les discours violents et racistes du milliardaire devenu président». Pour preuve, «déjà à l’annonce des tendances prévoyant Trump gagnant, les marchés mexicains et asiatiques étaient en chute».

Ayant compris les craintes nées de son élection, Trump, a annoncé: «je vais travailler à révéler le potentiel de notre pays (…). Nous aurons la plus forte économie du monde et nous allons nous entendre avec le reste du monde et tous les pays qui veulent s’entendre avec nous».

Autre chose, rappelle burkina24.com, contrairement à son prédécesseur, Barak Obama, Trump aura plus de marge de manœuvre sachant que le Parti républicain contrôle aussi bien la Chambre des représentants que le Sénat.

Enfin, si l’arrivée de Trump à la Maison Blanche est attendue avec beaucoup de suspicions, cela n’empêche pas certains dirigeants africains à féliciter rapidement le prochain locataire du bureau ovale, surtout ceux qui avaient eu maille avec l’administration Obama un peu regardante sur le volet démocratique sur le continent.

Ainsi, selon jeuneafrique.com, c’est «Pierre Nkurunziza, président rwandais, qui a été le premier chef d’Etat africain à féliciter mercredi matin Donald Trump pour son élection à la présidence des Etats-Unis». Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Joseph Kabila figurent aussi parmi les premiers à se féliciter du retour des républicains qui sont moins regardant à l’international pour tout ce qui touche la gouvernance, les droits de l’homme…

Par Kofi Gabriel
Le 09/11/2016 à 15h33, mis à jour le 09/11/2016 à 15h48