Vidéo. Pour Matador, l'un des pionniers du rap sénégalais, le hard-core n'est pas mort

Le360 / Moustapha Cissé

Le 30/10/2021 à 10h01, mis à jour le 30/10/2021 à 10h51

VidéoNé à la fin des années 80, le rap sénégalais a acquis ses lettres de noblesse dans la décennie suivante avec des groupes comme le Positive Balack Soul, le Daara J, Pee Froiss et le BMG 44. Seulement, la plupart de ces formations n'ont pas résisté longtemps aux ambitions personnelles des membres.

Après avoir atteint les sommets de la musique africaine, voire mondiale, le rap sénégalais a commencé à perdre des couleurs. L'un après l'autre, les groupes mythiques ont implosé. Aujourd'hui, après un passage à vide, une nouvelle génération émerge, moins virulente et jugée moins engagée socialement par les pionniers.

L’un de ses illustres précurseurs, Matador, reste le gardien du temple et poursuit une carrière solo en veillant sur les plus jeunes qui selon lui ont besoin d’encadrement, sinon c’est le banditisme ou l’échec scolaire.

La pauvreté dans la banlieue de Dakar, la corruption, la malgouvernance ou encore le manque de liberté, sont ce qui motivaient les rappeurs de la vieille école ou «old school». Matador, qui s’en revendique, estime qu’il restera toute sa vie attaché au hard-core, mais dit comprendre la nouvelle génération plus motivée par le gain, d’où le changement de style pour séduire le plus grand nombre.

Aujourd’hui au Sénégal, c’est le rap business qui a la cote avec la génération des Ngaaka Blindé et Dip Doundou Guiss qui remplissent les salles de spectacle. Seulement, leurs paroles sont jugées vides de sens par les puristes. On leur reproche de ne rien apporter à l’éducation des jeunes.

Le rap engagé a certes perdu du terrain, mais ses pratiquants restent plus que jamais sur ce chemin qui fait pourtant encore vibrer des mélomanes.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 30/10/2021 à 10h01, mis à jour le 30/10/2021 à 10h51