La mangue sénégalaise à la conquête du Maghreb

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Le 13/04/2016 à 13h20

Quatrième producteur de mangue de la CEDEAO, avec 150 000 tonnes en 2015, le Sénégal veut non seulement consolider ses parts de marché dans l’Union européenne, son débouché traditionnel, mais aussi augmenter ses exportations vers le Maghreb, sa nouvelle cible.

Si l’on se fie aux chiffres, la filière mangue se porte bien au Sénégal. En dix ans, la production a plus que doublé, passant de 70.000 tonnes en 2006 à 150.000 tonnes en 2015, soit 0,3% de la production mondiale. Ce qui place le Sénégal au 4e rang des producteurs de mangue de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).Une petite partie de cette production est destinée à l’exportation. En 2015, ces exportations se sont chiffrées à 16.937 tonnes (soit 14% de la production nationale) dont près de 12.000 tonnes vers l’Union européenne, volume en hausse de 17% par rapport à 2014. Sur les quinze dernières années, les exportations vers l’UE ont connu une croissance moyenne annuelle de 20%.En dehors de l’UE, la mangue sénégalaise est aussi exportée vers certains pays du Maghreb (Maroc et Mauritanie) et dans une moindre mesure en Afrique subsaharienne (Ghana, Gabon, etc.).Selon Macoumba Diouf, le directeur de l’horticulture, la mangue occupe la première place des exportations horticoles du Sénégal, l’une des filières les plus performantes de l’agriculture sénégalaise. Toutefois, pour le département du commerce, ces performances, quoique honorables, «ne sont pas à la hauteur des potentialités du Sénégal».Une étude du Centre de commerce internationale (CCI) portant sur l’identification des opportunités pour la mangue sénégalaise, publiée hier, place les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie et Mauritanie) comme débouchés prioritaires après l’Europe.«Il faut consolider notre positionnement sur notre principal marché, l’Europe, et aller à la conquête de nouveaux débouchés, avec comme marché prioritaire le Maghreb», explique Malick Diop, le directeur de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX).A son avis, le Sénégal dispose d’une offre en mangue et produits dérivés assez diversifiée qui peut être valablement positionnée sur ces marchés.Il faut rappeler le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS, le volet agricole du PSE) ambitionne de porter les exportations horticoles à 157.500 tonnes en 2017. Le gouvernement compte beaucoup sur la filière mangue pour atteindre cet objectif.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 13/04/2016 à 13h20