Le débat soulevé par l’inspecteur principal des impôts Ousmane Sonko sur le non paiement des impôts par les députés (qui doivent une ardoise de 2,7 milliards de FCFA au fisc), continue de faire des vagues.Le président du groupe parlementaire de «Benno Bokk Yakaar» (majorité), Moustapha Diakhaté, a tenté de défendre ses collègues députés. «Le Sénégal est un pays qui pratique la taxation par la retenue à la source sur les salaires. Le non reversement de l’impôt sur le salaire des députés ne saurait être imputé aux parlementaires», explique t-il.Si les révélations de l’inspecteur Sonko ont suscité un tollé, surtout du côté de l’Assemblée nationale (Moustapha Diakhaté a ainsi qualifié la sortie de l’inspecteur, dont il réclame le limogeage, de «degré zéro de l’éthique et de la bonne foi»), il n’en demeure pas moins que ce dernier a réussi à mettre le doigt sur une question très sensible.En réalité, il n’y aurait pas que les députés qui seraient de «mauvais payeurs» d’impôts. Selon la presse sénégalaise, les services des Impôts et Domaines courent derrière 85 milliards de FCFA : 58 milliards de FCFA sous forme de dette fiscale des entreprises et autres agences publiques et 27 milliards de FCFA sous forme de pénalité.Déjà en janvier dernier, le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines est monté au créneau pour reprocher au ministre de l’Economie, des finances et du plan d’avoir accordé 50 milliards de FCFA de remises grâcieuses d’impôts à certaines entreprises sénégalaises. Alors que le FMI ne cesse de demander à l’Etat sénégalais d’élargir l’assiette fiscale pour être plus efficace dans la mobilisation des recettes.Parmi les «mauvais payeurs» d’impôts figurent, entre autres, les industries chimiques du Sénégal (10 milliards de FCFA), le Centre des œuvres universitaires de Dakar (4,90 milliards de FCFA), l’Entente Cadak Car (4,5 milliards de FCFA), l’Assemblée nationale (2,7 milliards de FCFA), La Poste (1 milliard de FCFA), la Senelec, le Crédit agricole, etc.
Le 13/05/2016 à 13h13