Dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan Sénégal émergent (PSE), le Sénégal cherche à explorer d’autres sources de financement. Ainsi, le pays va lancer, d’ici fin juin, un second sukuk (obligations islamiques), après celui de 2014, pour lever 150 milliards de FCFA sur le marché financier régional.Mais au-delà de cette intervention ponctuelle sur le marché, le gouvernement sénégalais cherche à positionner Dakar comme un «hub» de la finance islamique en Afrique de l’Ouest. Le Forum international sur la finance islamique, qui a démarré ce jeudi à Diamniadio (27 km de Dakar), sous le thème «La finance islamique au service du PSE», va servir de cadre pour présenter aux détenteurs de capitaux islamiques les projets du PSE susceptibles de les intéresser, notamment dans le cadre de partenariats publics-privés (PPP).«Il est temps que l’Afrique s’approprie la finance islamique à partir de l’expertise locale», explique Mamadou Lamine Mbacké, PDG de l’Institut africain de finance islamique (AIIF), le maître d’œuvre de l’organisation de ce forum, à l’ouverture de la rencontre.Pour Moussa Sylla, représentant du PDG de la Banque islamique de développement (BID), une institution très impliquée dans le financement de projets d’infrastructures en Afrique avec un modèle de financement «exclusivement» basé sur la finance islamique, il faut «passer d’une irrigation timide à une inondation de la région de produits de finance islamique». D’autant plus que les pays sont demandeurs de ce genre de financements, comme en témoigne leur intérêt croissant pour les sukuk.Mais pour cela, il faut un cadre réglementaire propice à l’éclosion d’une industrie de la finance islamique. Le gouvernement du Sénégal a la «ferme» intention d’œuvrer dans ce sens, assure Birima Mangara, le ministre sénégalais du Budget. «Nous ne pouvons plus continuer à ignorer cet instrument dont la pertinence et l’efficacité sont reconnues de tous», dit-il.Abondant dans le même sens, le ministre en charge du Suivi du PSE, Abdou Aziz Tall, assure que le gouvernement du Sénégal est «résolu» à s’appuyer sur la finance islamique pour mettre en œuvre son plan de développement. «Le Sénégal est en chantier, avec un portefeuille dense de projets susceptibles d’intéresser la finance islamique», dit-il à l’endroit des investisseurs présents dans la salle.Durant les deux jours que va durer le forum, les participants vont échanger sur l’apport de la finance islamique pour les plans stratégiques de développement en Afrique ou le financement des PME. Des thématiques comme la microfinance islamique et le rôle de la finance islamique dans le mobile banking seront aussi abordées.
Le 02/06/2016 à 17h09