Kiosque le360 afrique: Lors d’échanges publics avec des membres du Mouvement des entreprises françaises (MEDEF), dans le cadre de sa visite en France, le président sénégalais a fait dans le politiquement incorrect pour dire aux entreprises françaises que l’Afrique n’est plus leur chasse gardée.«Je suis un chef d’Etat né après les indépendances. Je ne suis pas animé par un quelconque complexe du colonisé. Je dois vous dire franchement que ces histoires de Françafrique, c’est terminé». Après avoir ainsi mis les pieds dans le plat, Macky Sall invite les entreprises françaises à changer de méthode. Et surtout à accepter la compétition en Afrique avec les nouvelles puissances du Sud.«Nous avons beaucoup de choses que nous pouvons faire ensemble, mais il faut que les entreprises françaises s’adaptent au nouveau contexte (…) Il faut être agressif, l’amitié seule ne suffit pas», a expliqué Sall aux patrons français. L’ambassadeur français à Dakar, Jean-Félix Paganon, dont le mandat vient de s’achever, n’a cessé de répéter, ces dernières années, que «la France n’a pas peur de la compétition».Les faits tendent à donner raison au diplomate, tant les secteurs clés de l’économie sénégalaise restent encore sous l’emprise d’entreprises françaises. D’ailleurs, les négociations sont «presque bouclées» pour le renouvellement de la licence d’Orange, la plus grande société du pays.Cependant, malgré cette forte implantation française, Macky Sall invite les entreprises françaises, qui ont une expérience avérée dans le secteur du pétrole et du gaz et dans les métiers connexes, à prendre la pleine mesure des nouveaux enjeux liés aux découvertes d’importants gisements au Sénégal, pour ne pas encore se faire doubler.«Les découvertes (de gaz et de pétrole) faites au Sénégal l’ont été par des entreprises britanniques et américaines, mais la France peut jouer un rôle de premier plan (dans l’exploitation) en raison de son expertise dans le domaine», explique Macky Sall, qui sait de quoi il parle, puisqu’il est diplômé de l’Institut français du Pétrole. «C’est pour cela que je vous exhorte à venir investir davantage dans ces activités au Sénégal».Par ailleurs, le chef de l’Etat sénégalais a «béni» l’offre que la SNCF et la RATP ont faite pour la mise en œuvre du Train express régional (TER) entre Dakar et Diamniadio.
Le 03/06/2016 à 22h26, mis à jour le 04/06/2016 à 10h56