Le 1er septembre 2015, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), en collaboration avec les opérateurs de téléphonie, procédait au lancement de la portabilité des numéros de téléphonie mobile.
Un an après, l’Association des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication (ASUTIC) livre, dans un communiqué, un constat d’échec de cette innovation.
Pourtant, cette décision avait été prise par l’ARTP pour permettre aux utilisateurs d’accéder à une meilleure qualité du service, et surtout bénéficier d’une baisse des tarifs des opérateurs. Mais pour l’ASUTIC, le chemin à parcourir reste entier. «Les données manquent pour évaluer le service par rapport aux objectifs déclarés par l’ARTP», explique Ndiaga Guèye, le président de l’ASUTIC, notant que les seuls chiffres avancés par le régulateur, à ce jour, lors d’un séminaire à Saly en décembre 2015, faisaient état de seulement 3.183 portages sur 15 millions d’abonnés.
Dans son communiqué publié dans la presse, l’ASUTIC pointe «une absence totale de communication» sur ce nouveau service. Juste «quelques» affiches à Dakar et spots à la télévision. "La conséquence, est que la majorité des Sénégalais ne sait même pas que le service existe ou, si elle est au courant, n’en comprend pas le fonctionnement», regrette l’ASUTIC.
Pour le président de cette structure, il y a eu des manquements dans la mise en œuvre de la portabilité, estimant que l’ARTP aurait dû exiger des opérateurs un dispositif de signal sonore permettant d’identifier chaque opérateur. «Avec la portabilité, sans un signal sonore pour chaque opérateur, les tarifs appliqués pour un appel ne peuvent être connus à l’avance du fait que, désormais, les opérateurs ne peuvent plus être identifiés par le préfixe du numéro», précise Ndiaga Guèye. Ce qui fait que les Sénégalais sont aujourd’hui «dans un flou total».