Sénégal: les incitations et l'évasion fiscales coûtent cher à l'Etat

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Le 09/10/2016 à 20h37, mis à jour le 10/10/2016 à 09h18

Selon la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), le manque à gagner du fisc sénégalais sur les lignes fiscales était estimé à 213 milliards de FCFA en 2014. C’est dire que l’Etat a des marges pour accroître ses recettes.

L’évaluation du potentiel fiscal du Sénégal réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) au titre de l’exercice 2014 qui vient d’être révélée. Celle-ci montre que ce potentiel, c’est à dire le manque à gagner sur les lignes fiscales, du fait de l’inefficience technique, à cause principalement de l’évasion fiscale et des facilités accordées par l’Etat sous forme d’exonérations, notamment de la TVA est important.

Selon les estimations du Dpee, ce potentiel fiscal représentait en 2014 quelque 1695,5 milliards de FCFA, soit 22,4% du PIB du Sénégal. En 2014, les recouvrements effectifs des recettes fiscales se sont établis à 1482,5 milliards de FCFA. Autrement dit, l’Etat aurait pu collecter 213 milliards de FCFA de recettes supplémentaires. 

D’après l’étude, la TVA est l’impôt le moins performant. Selon le rapport de la Dpee, «les facteurs à l’origine de la contreperformance du recouvrement de la TVA pourraient être notamment l’évasion fiscale mais également les facilités accordées par l’Etat sous forme d’exonérations au titre de la TVA». Ces exonérations ou réductions des taux d’imposition sont généralement accordées aux investisseurs sous forme d’incitations afin d’améliorer l’attractivité du pays et aux citoyens dans le but d’améliorer leur pouvoir d’achat.

Face aux besoins en recettes fiscales pour faire face aux dépenses, notamment celles liées aux investissements du Plan Sénégal émergent (PSE), la Dpee recommande, entre autres, une rationalisation des dépenses fiscales, le renforcement du contrôle fiscal, l’élargissement de l’assiette fiscale au secteur informel, etc. A ce titre, au niveau des dépenses fiscales, l’Etat a des marges et peut grignoter sur les exonérations accordées au titre de la TVA qui représentent 2,2% du PIB.

Il faut souligner que les recettes fiscales représentent environ 60% du total des recettes budgétaires du Sénégal.

Par Kofi Gabriel
Le 09/10/2016 à 20h37, mis à jour le 10/10/2016 à 09h18