Sénégal. Insolite: il dévalise la Générale sénégalaise de 500.000 euros et accuse "une belle djinn"

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Le 07/02/2017 à 19h00, mis à jour le 07/02/2017 à 21h18

Ibrahima Kalidou Coly, un vigile accusé d'avoir volé 311 millions de Fcfa, soit près de 500.000 euros, prétend avoir été victime d'une belle djinn, lors de son procès au tribunal correctionnel de Dakar. Cette stratégie de défense n'a pas réellement convaincu le procureur. Les détails.

Les hommes ne seraient pas les seuls à entretenir des relations étroites avec l’argent. Les djinns auraient, eux aussi, un réel penchant pour le franc CFA. Poursuivi pour abus de confiance, Ibrahima Kalidou Coly, un agent de sécurité, employé par Dakar Intérim Service (DIS), était en charge d’alimenter régulièrement les guichets automatiques de banques (Gab) de la Société générale de banque au Sénégal (SGBS).

En détention depuis janvier 2016 et appelé à comparaître en ce début de semaine, au tribunal correctionnel de Dakar, ce natif de Bingona (Sud du Sénégal connu pour son mysticisme et son bois sacré), a soutenu avoir été, au moment des faits, possédé par une très belle dame qu’il qualifie de djinn. Un scénario inédit, qui laisse perplexes, amis, parents et curieux venus assister au procès. «Elle m’a interpellé par mon prénom et cela m’a énormément surpris. Alors je me suis arrêté pour lui parler. Durant notre discussion, elle a posé sa main sur le coffre de ma moto qui contenait l’argent», a-t-il expliqué en guise de défense. "A ma grande surprise, j’ai remarqué plus tard qu’il manquait 1,8 million bien que la mallette soit restée fermée", a-t-il continué.

Cette rencontre inopinée avec la belle femme blanche aurait été à l’origine de ses déboires. «À chaque fois que je devais alimenter les Gab, elle m’appelait à partir d’un numéro privé pour me demander de déposer l’argent dans un endroit précis. Parfois, elle m’apparaissait en rêve pour me donner des instructions», a continué notre vigile au complice invisible, qui dit remercier son frère qui lui a procuré des bains mystiques pour exorciser le mal. Sans lui, dit-il, "je ne me serais jamais défait de cette gênante compagnie au goût prononcé pour le franc CFA".

Cependant, cette version rocambolesque des faits, de la part d’Ibrahima Kalidou Coly, notre prévenu, ne semble pas convaincre le procureur. «Vous pensez qu’on peut gober cette histoire? Vous voulez nous faire croire qu’un Ibrahima Coly, né à Bignona, qui a connu le bois sacré, a été possédé. Vous voulez nous faire croire que c'est un djinn qui a emporté l’argent?», lui demande-t-il avec ironie. Mais, imperturbable, Ibrahima Coly répondit que «oui, c'est un djinn». L’affaire a été renvoyée au 16 de ce mois.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 07/02/2017 à 19h00, mis à jour le 07/02/2017 à 21h18