Sénégal. Doing Business: les 9 douloureuses réformes pour rejoindre le top 100

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Le 08/02/2017 à 19h58

L'appétit vient en mangeant. Après avoir rejoint le top 150 du doing business, les autorités sénégalaises voient déjà leur pays dans le top 100 d'ici deux ans. Mais pour cela, il faut mettre en oeuvre une batterie de réformes, toutes plus difficiles les unes que les autres.

Après avoir gagné de précieuses places dans le classement Doing business des quatre dernières années, le gouvernement du Sénégal met le turbo sur les réformes afin de maintenir la tendance. Au total 9 nouveaux points d'amélioration dans l'environnement des affaires ont été identifiés et des mesures concrètes devraient être mises en œuvre.

Ainsi, dans l’optique d’améliorer la position du Sénégal dans le classement Doing Business 2019 à paraître vers octobre 2018, 9 nouvelles réformes sont en cour d'implémentation. Elles figurent en bonne place dans les 25 réformes initiées dans la feuille de route du Doing Business et qui sont validées à l’occasion de la réunion des principaux ministères concernés.

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Il s’agit, entre autres réformes, d’apporter des facilités dans la création d’entreprises, de réduire les lenteurs administratives dans l’acquisition des permis de construire, le transfert des propriétés et l’exécution des contrats. Notons tout de même que, «le Sénégal bénéficie d’une bonne note grâce à la réduction des délais de création d’entreprises», s'est réjoui, Seydou Gueye, ministre auprès du président de la République et porte-parole du gouvernement. Cependant, des efforts restent à faire concernant la réduction des honoraires des notaires.

Guichet unique au port

Dans le dernier Doing Business 2017, le Sénégal a gagné quelques points dans les délais de délivrance des certificats d’urbanisme et de conformité. Ce qui est également le cas pour la réduction des taxes appliquées aux entreprises. "D’ailleurs, ces réformes nous permettront d’être plus efficace avec l’intégration progressive des téléprocédures dans le règlement et le transfert de propriété", souligne toujours Seydou Guèye. Pour une exécution plus rapide des contrats, et une meilleure clarté des procédures judiciaires, sont prévus des tribunaux de commerce.

Autre point saillant des réformes, Il s’agit également de mettre en place un guichet intégral afin d’encourager le commerce international. Ainsi, une mise à niveau du Port autonome de Dakar s’impose. Celui-ci deviendra, par la même occasion, un centre de service et de traitement où toutes les formalités portuaires et douanières pourront être faites. Il s'agira d'un guichet unique qui facilitera l’import-export.

Il est également prévu, «pour la solvabilité des entreprises», un accès plus facile au crédit. De même, les entreprises pourront, à la fois, protéger leurs investissements et éviter la liquidation.

Le Sénégal possède aujourd'hui, les ressources nécessaires à la mise en place de ces réformes, «au regard des faits et de la qualité de cette feuille de route, puisque des dates ont été arrêtées, des engagements consignés par l’ensemble de l’administration et des principaux partenaires». Notre objectif est d’être dans la liste des 100 meilleurs pays dans le classement 2018 du Doing Business.

De timides pogrès dans le Doing Business 2017

Notons que le Sénégal était classé 147e sur 190 dans le Doing Business 2017 paru en octobre dernier, le pays avait ainsi amélioré son rang de 4 places. Ces résultats avaient été obtenus grâce à une série de réformes mises en place dans une période de 4 ans.

En effet, le Sénégal avait initié une première phase entre 2013 et 2015, dans le cadre du Programme de réformes sur l’environnement des affaires (Preac). Ces réformes étaient principalement basées sur l’autorisation des procédures, le renforcement de la compétitivité des facteurs de production, l’accompagnement des entreprises et la promotion des investissements à fort impact social.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 08/02/2017 à 19h58