Selon Kalidou Gaye, le directeur des affaires juridiques et du contentieux de l’ARMP, «l’Opérateur Mobile virtuel (MVNO), ne correspond pas à une 4e licence de téléphonie. Il est surtout attribué aux opérateurs qui ne disposent pas de leur propre réseau radio. Ces derniers passent par d’autres opérateurs qui ont un réseau déjà ouvert au public et par la suite, offrir des services de communication mobile à leurs clients». En quelque sorte, les MVNO sont des revendeurs de services de communication qu'ils achètent auprès des opérateurs classiques.
A l’ouverture des dépôts, à la date du 6 juin, il a été constaté que seuls 11 des 23 sociétés qui avaient retiré les dossiers, avaient déposé leur candidature. Et deux parmi ces 11 sociétés soumissionnaires ont été éliminées. Il ne restait donc, plus que 9 candidatures recevables. Mais au final, seuls 3 sociétés ont été choisies pour l’ouverture de leurs offres financières.
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«Pour être qualifié, il fallait au minimum, proposer 50 millions de francs Cfa», a précisé Kalidou Gaye. Pour avoir proposé 400 millions de francs Cfa pour distribuer les services de la Sonatel, le Groupe futur média (Gfm) de Youssou Ndour, sous sa marque You Mobile a été retenu. C’est aussi le cas de Sirius Telecoms Afrique de Mbackiyou Faye qui a propose 300 millions pour être du côté de Tigo. Pour avoir consenti à décaisser 300 millions de francs Cfa, devenant opérateur à côté d’Expresso, Origine SA d’El Hadji Ndiaye compète cette liste de 3 sociétés adjudicataires de licence MVNO. Certains soumissionnaires crieraient au favoritisme, mais Serigne Mboup, PDG du CCBM à qui on a prêté certains propos, les a formellement démentis.
Le choix porté sur ces trois candidats n'aurait pas été accepté par Serigne Mboup, le DG de la CCBM et par les autres soumissionnaires qui entendraient saisir l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP). Il s’agit principalement de Sirius Telecom Afrique, Origine Sa, Oumou Leader Distribution Equipement, Vectone Mobile Sa, CCBM, Africa Access, GFM, Starlog, Wiss Africa, Wotel et la Poste.
Ces soumissionnaires dénoncent «une violation du règlement intérieur de l’Appel d’offre». Ils vont même officialiser leur contestation en interpelant directement l’ARMP. Selon eux, «les articles 3-3 et 5-15 du règlement de l’appel public à candidature (Rac) sont dédiés au respect des règles de confidentialité. Il est alors aberrant que l’ARMP viole elle-même le règlement qu’elle impose aux soumissionnaires», affirme l'un des malheureux candidats.
Pire encore, «dans l’ignorance totale des entreprises soumissionnaires, les résultats ont été communiqués à l’opinion publique». Cependant, il était question que les candidats ayant satisfait les critères techniques soient invités à l’ouverture et la lecture des offres financières.
«A la lecture des propos du directeur des affaires juridiques de l’ARTP, il semblerait que seul un candidat par opérateur a satisfait aux critères techniques. Ce qui est impossible au regard de la qualité de certains dossiers techniques non retenus, que nous avons consultés, avec l’avis éclairé d’experts dans le domaine».
Ils vont même plus loin et apporte une précision très accablante. «Au minimum, deux soumissionnaires devaient être choisis par opérateur tel que dicté par le règlement de l’appel à candidature», ont-ils précisé.