Le Président Macky Sall s’est engagé, ce lundi 17 décembre, à utiliser de manière «efficace et efficiente les 7.356 milliards de francs CFA (14 milliards de dollars) récoltés auprès du 8e Groupe consultatif de Paris.
Il y a certainement de quoi prendre un tel engagement car, en se rendant à Paris, le chef de l’Etat sénégalais cherchait des partenaires pour financer à hauteur de 2.850 milliards de francs Cfa, le Plan d’action prioritaire (PAP) 2019-2023.
Macky Sall peut aujourd’hui se réjouir d’avoir obtenu des engagements qui représentent le triple de la somme espérée pour mettre en œuvre le PAP qui est le moteur de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent.
Notons toutefois que, comme le dit le communiqué de présentation du Groupe consultatif de Paris, «le cumul de ces engagements ne prend pas en compte des conventions de financement signé en marge de la journée».
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Comme c’est le cas dans des financements d’une telle importance, les investisseurs étrangers au Sénégal, notamment le Fond monétaire international (FMI), tiennent à garder un œil vigilent sur la politique économique du pays.
Les injonctions et suggestions du FMI
En effet, suite aux engagements de financement pris par les bailleurs de fonds, le représentant du Fonds monétaire international à cette rencontre, Michel Lazarre a tenu à faire quelques suggestions. Il préconise ainsi que les autorités sénégalaises prennent de mesures alternatives aux subventions énergétiques afin de respecter les prévisions de recettes à la hauteur de leurs ambitions.
«Si l’économie sénégalaise a réalisé des progrès notables au cours de ces dernières années, ces efforts doivent être consolidés par une gestion saine et des réformes au cours des prochaines années afin d’encourager les investissements du secteur privé qui doit être le moteur de la croissance et l’emploi», à dit Michel Lazare.
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Le représentant du FMI a également insisté sur la nécessité d’une augmentation des recettes fiscales qui, comme le recommande l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA), doivent atteindre le 20% du Produit intérieur brut (PIB).
«Des mesures de politiques fiscales essentielles sont importantes pour atteindre ces objectifs, il faut réduire les exonérations fiscales, en fondant davantage le système fiscal sur des règles. Il n’y a guère de marge pour augmenter le taux d’imposition compte tenu du niveau élevé du taux d’imposition. Par conséquent, le renforcement de l’administration fiscale sera important pour mobiliser de nouvelles ressources en faisant payer les exigibles du code des impôts», a-t-il ajouté.
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Ces explications du représentant du FMI au Groupe consultatif de Paris donne raisons aux adversaires de Macky Sall à la prochaine présidentielle sénégalaise qui aura lieu en février 2019.
Ces derniers soutiennent que le Chef de l’Etat ne veut pas prendre le risque d’enlever les subventions énergétiques et d’augmenter les taxes à moins de trois mois des élections présidentielles. Mais il va certainement le faire s'il obtient un second mandat présidentiel.