Le Sénégal est entré pied au plancher dans la campagne pour le référendum du 20 mars 2016 ce week-end.
Une réalité parfaitement illustrée par la grande agglomération de Dakar dont les carrefours et les rues ont été envahies par de grosses affiches dédiées au «Oui».Ainsi, les partisans du président Macky Sall, regroupés au sein de la coalition «Benno Bokk Yakaar» semblent profiter à fond de l’avantage que confèrent les commandes de l’Etat pour se donner une longueur d’avance sur les tenants du non, issus de l’opposition classique et d’une partie de la société civile.Samedi, le président sénégalais était dans la ville sainte de Touba, pour expliquer au Khalif général des Mourides, une puissante confrérie du pays, Serigne Sidi Moctar MBackhé, que son projet «n’entame en rien le rayonnement de l’Islam».Une façon très subtile de répondre à certaines accusations de l’opposition au sujet «de la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens» contenus dans le projet à soumettre à l’approbation des sénégalais.Au cours des prochains jours, le chef de l’Etat sénégalais se rendra dans d’autres localités pour le même travail pédagogique d’explication auprès des leaders d’opinion.De son côté, la star planétaire Youssou, musicien, patron du plus important groupe de presse au pays de la «Teranga» et ministre conseiller depuis quelques années, est entrée en force dans la bataille avec son mouvement «Fekke ma ci boole».Le précieux allié du président Sall a dévoilé samedi sa stratégie de campagne «messages visuels et audio, affiches, production musicale et édition d’un nouveau bulletin à 100.000 exemplaires, avec l’ambition d’une montée en puissance jusqu’à 1.000.000, pour une victoire écrasante du Oui».En face, les partisans du «Non» s’activent et s’organisent à l’image des jeunes du mouvement «Y’en a Marre» qui ont fortement combattu «le projet de dévolution dynastique» du président Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, président du parti «Rewmi» et ancien Premier ministre, ainsi que de nombreux responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS).Ils ont mis au point une stratégie pour la désapprobation du projet d’un homme qui a violé son engagement électoral du retour au mandat de 5 ans applicable à celui de 2012, en s’abritant derrière le Conseil constitutionnel. Entre différents cas de figure allant du «Oui massif» au «cinglant désaveu» en passant par la poire en deux du «Oui poussif» -formule empruntée à Oumou Wane, PDG de la chaîne TV Africa 7-, la bataille fait rage.Pour rappel, ce projet de révision constitutionnelle comporte 14 points portant sur «la modernisation du rôle des partis politiques, la participation des candidats indépendants à tous les types d’élections, la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut conseil des collectivités locales, la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens : droit à un environnement sain, sur leur patrimoine foncier et leurs ressources naturelles, ...».