Pour rappel, le chargé des élections de l’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall, avait fait, en commission -dans le cadre des récentes concertations sur la révision du code électoral-, une proposition d’exclure de l’élection présidentielle tout candidat qui ne renoncerait pas à ses autres nationalités cinq jours avant le scrutin.
L’opposition a vite interprété cette proposition comme un stratagème pour empêcher certains opposants (notamment l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et Karim Wade, tous deux détenteurs de la double nationalité franco-sénégalaise) de se présenter à l’élection présidentielle de 2019 face à Macky Sall. Depuis lors, la polémique ne retombait pas. Certains opposants accusant le camp présidentiel de susciter un débat «dangereux» autour de la «sénégalité».
«Ce débat n’existe pas à mon niveau et n’existe pas au niveau du gouvernement, il n’y a aucun débat sur la double nationalité. Que le Sénégalais ait dix nationalités ne pose pas de problème», répond Macky Sall.
Pour autant, il estime que le débat qui est posé ne doit pas être éludé car il «concerne les candidats à l’élection présidentielle». «La Constitution est claire. Elle a tranché depuis 1992, en disposant que pour être candidat à l’élection présidentielle il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise. (Aujourd’hui), il s’agit simplement de voir comment faire en sorte que tout le monde respecte les dispositions de la Constitution», explique-t-il, précisant ne pouvoir être contre la double nationalité. Reste à savoir si cette mise au point suffira pour mettre fin à la polémique.